Plusieurs dizaines de fonctionnaires et travailleurs des différentes communes de la wilaya de Sétif ont manifesté hier contre le prolongement du mandat actuel du président Bouteflika tout en affirmant leur refus quant à toute application seule de l'article 102 de la Constitution à laquelle a appelé le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah avant-hier. Ils ont scandé en chœur : "Bouteflika rayah, rayah, eddi maak Gaïd Salah, ou zid Bensalah, ou jibouna rajel salah" (Bouteflika va-t-en ! Prends avec toi Gaïd Salah et Bensalah et ramenez-nous un homme honnête). Pour dire qu'ils maintiennent la revendication principale des manifestations à savoir le départ de tout le système en place, voire à demander plus de garanties. "L'article 102 devait être appliqué depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Maintenant, on demande l'application d'autres articles : ils doivent tous partir et laisser la place aux gens honnêtes", nous dira un manifestant. Après le rassemblement des manifestants venus des quatre coins de la wilaya devant le siège de l'Hôtel de ville du chef-lieu de la wilaya de Sétif, vers dix heures, les protestataires ont marché jusqu'au siège de la wilaya de Sétif, lieu habituel des rassemblements des manifestations depuis le 22 février dernier. Les communaux qui ont réaffirmé leur refus catégorique quant au prolongement du mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika ont aussi brandi des pancartes portant des slogans contre la mal vie et la situation de travail précaire au niveau des soixante communes de la wilaya tout en demandant l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs des collectivités locales. Par ailleurs, les manifestants ont affiché une solidarité avec leur collègue qui a été agressé il y a quelques jours par un élu local de l'APC du chef-lieu de la wilaya. Les travailleurs d'Algérie Poste, de la Direction de wilaya ainsi que ceux de la Direction regionale du cadastre et d'autres administrations publiques ont aussi manifesté hier matin pour dire que l'application du seul article 102 recommandée par le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah est une décision qui ne suffit pas et qui ne règlera pas les problèmes du peuple. Sur un autre volet, les agents de la Protection civile ont manifesté pour la deuxième journée consécutive contre ce qu'ils ont qualifié de conditions inacceptables de travail à la direction de la Protection civile de Sétif tout en pointant du doigt le premier responsable du secteur. Selon les protestataires, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ce sont les résultats du concours de recrutement qui, selon eux, sont entachés de plusieurs irrégularités nécessitant son annulation et l'ouverture d'une enquête approfondie. FAOUZI SENOUSSAOUI