La mobilisation populaire pour le départ du système ne semble pas près de s'essouffler. Pour preuve, la rue ne cesse de vibrer au rythme de manifestations pacifiques exigeant la chute du régime et l'instauration d'une véritable République démocratique et sociale. À Béjaïa, plusieurs actions de protestation, notamment des marches et des rassemblements, sont venues ponctuer, hier, la grève entamée la veille par les fonctionnaires de l'Etat et autres personnels relevant des institutions publiques. Tous les manifestants et grévistes de Béjaïa ont tenu à exprimer haut et fort leur adhésion entière au mouvement populaire réclamant le départ non seulement du clan présidentiel, mais aussi de tout le système politique imposé dès l'indépendance du pays par les partisans de la pensée unique. En effet, des milliers de travailleurs issus de différents secteurs d'activité ont investi, de nouveau, hier, la rue dans la ville des Hammadites pour scander unanimement "Système dégage !". Réaffirmant leur engagement et leur détermination à poursuivre leur combat pacifique jusqu'à l'aboutissement de toutes les revendications du peuple algérien, les marcheurs ont scandé les slogans habituels hostiles au pouvoir en place, tout en exprimant leur rejet de la proposition du chef d'état-major de l'armée, Gaïd Salah, qui demande l'application de l'article 102 de la Constitution. "Les tenants du pouvoir cherchent, à travers la dernière trouvaille de Gaïd Salah, à se donner encore un sursis afin de préparer une contre-révolution pour étouffer le mouvement populaire. Il s'agit, en fait, d'une autre manœuvre visant à sauver le système et non pas l'Algérie", nous a déclaré, hier, un fonctionnaire de la Cnas de Béjaïa. À noter que les manifestants de Béjaïa qui se sont donné rendez-vous pour la marche populaire de demain, à l'occasion du sixième vendredi de mobilisation contre le système, ont sillonné, hier, les principales artères de la ville de Yemma Gouraya, avant de converger vers le siège de la wilaya longeant la rue de la Liberté. Parmi les marcheurs, on a remarqué la présence des employés des banques publiques, des fonctionnaires de la Cnas (Caisse nationale d'assurance sociale), de l'OPGI (Office de promotion et de gestion immobilière), de l'ONA (Office national d'assainissement)… Il faut souligner, par ailleurs, que toutes ces manifestations de rue ont été ponctuées par la grève observée depuis deux jours, par les personnels des collectivités locales (APC, daïras et wilaya), de la Poste et TIC, de la quasi-totalité des directions de wilaya, des banques et assurances relevant du secteur public, des organismes du ministère du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale (Cnas, Casnos, CNR, Cnac, Ansej, Angem), mais aussi de plusieurs entreprises publiques économiques, telles que l'ENMTP, l'ETR, Béjaïa Emballage (ex-jute), le complexe textile Alfaditex (ex-Sonitex) de Remila (Sidi Aïch)… C'est dire que la mobilisation citoyenne pour faire dégager le système, demeure intacte tant que les dignitaires du régime s'accrochent au pouvoir. KAMAL OUHNIA