L'armée nationale libyenne, dirigée par le controversé maréchal Khalifa Haftar, a conquis la quasi-totalité de l'est, du sud et sud-ouest du pays. Elle avance désormais vers la capitale Tripoli. L'Union africaine a annoncé samedi soir la tenue d'une conférence appelée de "réconciliation" interlibyenne en juillet prochain, au niveau de son siège d'Addis-Abeba, en Ethiopie, en appui à une autre conférence nationale libyenne qui aura lieu dans quelques semaines dans la ville libyenne de Ghadamès, près de la frontière algérienne, avec le soutien de l'ONU. "C'est une opportunité pour les Libyens", a déclaré le président de l'Union africaine, Moussa Faki, à Tunis, où une réunion quadripartite a eu lieu samedi dernier sur la Libye, avec la participation le secrétaire général de la Ligue arabe Aboul Gheith, à l'origine de cette initiative, ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Selon M. Faki, "il est grand temps que les acteurs (politiques libyens) discutent du sort de leur pays". Pour sa part, le Secrétaire général de l'Organisation des nations unies, Antonio Guterres, a déclaré : "J'ai de l'espoir parce que je crois qu'il est maintenant possible d'avoir un processus politique dirigé par la Libye visant à la solution des problèmes libyens", lit-on sur le site de l'ONU. "J'espère que les dirigeants libyens comprendront l'énorme responsabilité qui est la leur, qu'ils seront en mesure de trouver ensemble des solutions pour l'avenir de la Libye, dans l'itérêt du peuple libyen et de toute la région, car nous connaissons tous l'impact de la Libye au Sahel et dans de nombreuses autres régions d'Afrique, voire en Europe", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, à l'issue de cette réunion, se félicitant des rencontres qui ont réuni le maréchal Khalifa Haftar et le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Serraj, dont la dernière avait eu lieu à Abou Dhabi au début de l'année en cours. Pour sa part, Mme Mogherini a affirmé que de grandes possibilités existent pour ouvrir une nouvelle page permettant à la Libye de sortir de cette crise et revenir à une vie normale dans le cadre de la démocratie, mettant en avant les "efforts" de l'UE en matière d'assistance apportée à la Libye sur le plan social à travers, notamment, l'appui financier fourni au pays en 2014. Aussi, elle a appelé l'ensemble des parties à "assumer leurs responsabilités". Pour rappel, une autre conférence "nationale" sera organisée aussi du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le centre de la Libye, pour ouvrir la voie et fixer une date pour des élections législatives et présidentielle dans ce pays déchiré par les conflits depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi. En attendant, sur le terrain militaire, les troupes de Khalifa Haftar gagnent de nouvelles batailles qui leur permettent de renforcer leur position et de s'imposer comme un partenaire clé dans le dialogue politique en cours. Lyès Menacer/Agences