Les habitants de ce bidonville sont confrontés à d'énormes difficultés générées par le manque de commodités essentielles comme l'eau potable et sont contraints de s'approvisionner à partir des fontaines collectives non contrôlées. Un bidonville dépourvu du minimum de commodités est implanté dans une petite forêt, sur les hauteurs de Jijel, depuis les années 1960. Les constructions sont en tôle, en parpaing et même en brique et l'absence d'un réseau d'assainissement complique davantage le quotidien de ces citoyens. Un bidonville qui a surgi de la misère de l'exode rural où la malvie s'y conjugue à tous les temps. Mal aimé, il a vécu sa marginalisation dans la douleur. Il compte aujourd'hui plus de 100 familles entassées pêle-mêle dans des conditions d'insalubrité et de précarité insoutenables et désespérantes. Les habitants de ce bidonville sont confrontés à d'énormes difficultés générées par le manque de commodités essentielles comme l'adduction en eau potable et sont contraints de s'approvisionner à partir des fontaines collectives non contrôlées. Des égouts à ciel ouvert au sein de ces taudis d'infortune empestent l'atmosphère particulièrement en cette période des grandes chaleurs. Ce ghetto est devenu une véritable aubaine pour la faune errante, chiens, chats, rats et nombre de marginaux et où sévissent les maux sociaux les plus néfastes de la société. Les épidémies telles que la typhoïde font des victimes en hiver comme en été, les habitants vivent les rigueurs des saisons sous la tôle. Les jours de pluie, beaucoup de pères de famille sont obligés de rester chez eux pour surveiller l'état de leurs demeures, explique Sebti, la cinquantaine. Malgré les promesses durant les campagnes électorales, les habitants ont été pour la plupart exclus des listes d'attribution des logements sociaux. Le problème, qui se pose aujourd'hui, c'est qu'on voit chaque jour d'autres taudis pousser comme des champignons. Qu'en est-il de l'aide de l'Etat dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire ? Les élus avancent des arguments pour défendre leur position. Les habitants accusent ces derniers de carences. Et même si le problème a pris son origine à partir d'une gestion catastrophique des années 1990, ce n'est pas une raison pour laisser cette situation déplorable perdurer. Les constructions de ce bidonville sont toutes fissurées, ce qui laisse prévoir de sérieux problèmes en hiver. De plus, les câbles électriques suspendus à quelques mètres des habitations constituent un danger permanent puisque, comme l'explique un habitant, “dès le moindre coup vent et la moindre pluie, on voit des étincelles”. Les habitants sont très déçus du silence des autorités qui ne daignent toujours pas prendre en charge leurs doléances. “Beaucoup de promesses non tenues. On nous a collé des étiquettes qui portent atteinte à notre dignité. Nous sommes des pères de famille que les circonstances ont réduit à cette situation misérable, mais nous n'accepterons jamais qu'on nous traite de ce que nous ne sommes pas”, déclare un habitant dépité. Reste que les habitants ne désespèrent pas car ils comptent sur l'équité et l'intransigeance du wali, après sa dernière sortie sur les lieux, qui a fait de ce dossier une priorité pour remettre les pendules à l'heure et rappeler aux élus et responsables locaux leurs responsabilités. Les habitants du hideux bidonville “40 Hectares” ne veulent plus se contenter de promesses, ils aimeraient vivre avec leurs enfants dans une maison décente et être fiers d'être des citoyens algériens. Mourad Bouchama