La direction du parti a décidé de nommer un nouveau coordinateur de la wilaya d'Alger et un autre porte-parole. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a durement riposté, hier, contre son détracteur, l'ancien porte-parole du parti, Seddik Chihab, qui, la veille, avait procédé, à l'issue d'une réunion du bureau de la capitale du RND, élargie aux P/APC et aux secrétaires des instances communales, à son exclusion des rangs des militants inscrits au conseil de la wilaya d'Alger et a requis sa démission immédiate. Dans l'écrit, il est précisé que "le moment est venu qu'il parte. Le peuple a libéré la parole. Les militants ne supportent plus d'être accusés de choses dont ils ne sont pas responsables". Réagissant promptement, Ahmed Ouyahia a réussi à obtenir l'adhésion des membres du bureau politique, qu'il a réunis pendant plus de trois heures, sur la nécessité de prendre des mesures conservatoires contre Seddik Chihab. Il a été décidé de geler ses activités dans l'instance dirigeante, de lui enlever la qualité de porte-parole du parti et de le remplacer à la tête du conseil de la wilaya d'Alger. La tournure prise par les événements est surprenante tant les deux hommes jouissaient d'une proximité inaltérable, en apparence du moins. Selon des sources concordantes, l'interview accordée par le député à la chaîne de télévision privée El-Bilad, le 19 mars dernier, au cours de laquelle, il a parlé de l'incapacité du président Bouteflika à diriger le pays depuis cinq à sept ans et l'existence réelle de forces extraconstitutionnelles, a provoqué une cassure dans la relation qui le liait à l'ex-Premier ministre. Ce dernier avait pris la décision de l'écarter des structures à brève échéance. Averti sur les sanctions qu'il encourait, le désormais ex-coordinateur du RND a pris les devants en déclarant ouvertement sa dissidence, la veille de la réunion du bureau politique, nous confie-t-on. En fédérant ses proches siégeant au conseil de la wilaya, il a apporté de l'eau au moulin des opposants traditionnels à Ahmed Ouyahia, à leur tête l'ancien ministre délégué chargé de la Jeunesse, Belkacem Mellah, l'ancien maire d'Alger, Tayeb Zitouni, et autres. Ces derniers, remobilisés par le soulèvement populaire contre le régime dont Ouyahia est l'un des symboles les plus décriés, manœuvrent pour organiser un congrès extraordinaire dans un court délai, afin de doter le parti d'un nouveau SG. "Ouyahia n'a pas la culture de la démission. Il ne l'a jamais fait. Ce n'est que de cette manière que nous l'amènerons à quitter les commandes du parti", nous a déclaré, hier, Belkacem Mellah. "Nous avons rallié à notre cause 6 880 militants dans les 48 wilayas, dont des élus locaux et quelques parlementaires, ainsi que 127 membres du conseil national sur 253", a-t-il soutenu, avant de préciser : "Nous ne sommes ni dans un coup d'Etat ni dans un mouvement de redressement. Nous voulons aller vers un congrès rassembleur qui inclut les cadres du parti exclus ou écartés." Il a indiqué que la préparation de ces assises organiques est en cours. Souhila Hammadi