La troisième édition des journées du rap s'est ouverte, lundi dernier en début de soirée, au théâtre de verdure dans une ambiance bon enfant en présence des adeptes de ce genre musical qui s'affirme de jour en jour dans la ville d'Hippone rivalisant, ainsi, avec la chanson andalouse et le malouf. Il faut souligner que la ville de Annaba est devenue en quelque sorte le fief de la chanson rap en raison, peut-être, de son caractère cosmopolite et de son boom industriel à l'origine de contradictions sociales. Plus de 40 troupes venues de Guelma, Sétif et Alger vont se produire pendant trois jours au théâtre de verdure de la ville avec l'ambition d'emballer le public comme elles l'ont fait lors des deux précédentes éditions, lesquelles ont connu un franc succès. La troupe Game Over de Guelma, connue des amoureux du rap, va certainement s'adonner à fond pour séduire et gagner de nouveaux adeptes de ce genre de musique. Ses membres, qui chantent les réalités de tous les jours avec aisance et sobriété, promettent une variété de tubes pour tous les goûts. Celle de Breack Dance de Annaba, très connue elle aussi, sera certainement un pole d'attraction pour le public, notamment les jeunes en quête d'extériorisation et d'une bouffée d'oxygène en cette période estivale où les besoins de détente et de repos s'imposent pour oublier le labeur de toute une année. Le chanteur Azzou de Annaba fera le reste. Cet artiste, connu sur la place publique, mettra sûrement à profit ce festival pour accroître son audience et entonner les nouveaux tubes confectionnés pour un public avide de nouveautés. Annaba, qui enregistre, ainsi, le retour des rapeurs, rendra un grand service à la promotion de ce genre musical puisque le directeur de la culture, en l'occurrence le poète Idriss Boudhiba, a annoncé que sa tutelle prévoit l'officialisation à partir de 2006 de ces journées de rap pour leur donner un caractère maghrébin, voire une dimension internationale. Côté organisation, la première soirée des rapeurs s'est déroulée dans de bonnes conditions à la grande joie du public qui a dansé des heures durant au rythme de la musique, des gestes et des paroles simples mais ô combien significatifs. B. BADIS