Bouna ou Bled El Aneb a tous les moyens humains et matériels pour être un pôle culturel. Malheureusement, elle n'a pas su, à ce jour, mettre en valeur les atouts dont elle dispose, ne serait-ce que pour défendre son passé millénaire civilisationnel et sa position de 4ème ville du pays, après Alger, Constantine et Oran. Ses infrastructures d'accueil sont suffisamment étoffées pour être au rendez-vous des manifestations culturelles de grande envergure. Annaba n'a-t-elle pas déjà accueilli les journées cinématographiques méditerranéennes et le festival panafricain de la jeunesse ainsi que des événements artistiques de portée nationale et maghrébine ? Il faut souligner que l'animation culturelle a nettement périclité, au plan qualité surtout. Quelques manifestations culturelles viennent de temps à autre meubler le vide, mais leur impact demeure infime parce qu'elles n'attirent pas le grand public, lequel n'a plus de goût à ce genre d'activités. La meilleure manière de redorer le blason culturel est de connaître, en premier lieu, les attentes du public afin de lui présenter un produit acceptable. La deuxième condition susceptible de contribuer à la relance culturelle est de valoriser le patrimoine matériel et immatériel de la région. Cette dernière est dotée d'infrastructures relativement importantes, notamment le site des ruines d'Hippone comprenant le musée et le théâtre antique, sur une superficie de 25 ha, un théâtre régional d'une capacité d'accueil de 1 540 places, une maison de la culture de 620 places avec une bibliothèque de 350 places et une salle des conférences de 300 places, une cinémathèque de 350 places, 6 salles de spectacle totalisant 8 500 places, un théâtre de verdure d'une capacité de 1 000 places, un théâtre pour enfants (marionnettes) de 350 places, 5 bibliothèques communales et une école de musique et d'arts dramatiques de 600 adhérents. Par ailleurs, 92 associations activent dans le secteur de la culture, outre le fait que la wilaya se distingue par des manifestations culturelles organisées chaque année, dont certaines sont de dimension nationale, telles que le séminaire national sur la ville et la création, le festival national de l'habit traditionnel et de la chanson populaire, celui du RAP saison estivale, du Rock saison estivale et du malouf « Hacène Annabi ». cela, sans oublier le festival national de la chanson andalouse, celui également national du théâtre pour enfants et les journées théâtrales de Annaba. Ces manifestations, qui engagent des sommes d'argent importantes, ne drainent pas un public nombreux, à l'exception de quelques unes. Certaines passent souvent inaperçues par manque d'information, ou à cause du désintérêt des gens. Faut-il continuer à dépenser de l'argent sans faire l'effort d'attirer le public, qui est devenu de plus en plus exigeant eu égard à l'influence qu'il subit du monde extérieur ?