Le contexte géopolitique régional inquiète les marchés. Selon l'Institut français du pétrole, plusieurs pays Opep connaissent aujourd'hui des situations particulières qui impactent ou qui pourraient impacter leur production de pétrole. L'équilibre à venir du marché dépendra de nombreux aléas côté demande et surtout côté offre avec trois interrogations principales. Elles portent sur l'impact de l'embargo américain sur l'Iran, sur les reculs dans certains pays dont le Venezuela ou la Libye et, enfin, sur les perspectives de développement des huiles de schiste aux Etats-Unis. C'est du moins ce que relève l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFP Energies nouvelles) dans sa dernière analyse publiée il y a quelques jours. L'Institut français du pétrole relève qu'après la forte chute des cours du pétrole au troisième trimestre 2018 sous l'effet des incertitudes économiques, le prix s'est redressé en 2019, passant de 50 dollars le baril en janvier à une zone comprise entre 65 et 75 dollars le baril depuis fin mars. "C'est l'annonce, par le gouvernement américain, de la fin des exemptions sur l'embargo pétrolier contre l'Iran qui a déclenché le passage au-dessus des 70 dollars le baril pour le Brent", indique l'Institut français du pétrole. Le prix du brut est depuis redescendu. Le marché, relève IFP Energies nouvelles, est soumis à deux forces contradictoires avec, d'une part, une hausse de la production des non-Opep, en particulier aux Etats-Unis et, d'autre part, des réductions subies et difficilement prévisibles de l'offre pour certains pays Opep. Mais, au-delà des forces du marché, le prix du pétrole est aussi largement influencé par les soubresauts constatés récemment sur les marchés financiers. "En dehors du contexte financier, les corrections sur le prix du pétrole reflètent aussi le risque de revivre l'épisode de 2014", souligne l'institut de recherche français. En 2014, sous l'effet d'une progression importante et régulière de la production américaine, le prix du pétrole s'était effondré. Il avait fallu trois ans à l'Opep pour éliminer les excédents et réduire les stocks de pétrole et de produits pétroliers des pays occidentaux. "La situation semble sur le point de se répéter avec une progression de 2,2 millions de barils par jour en 2018 de la production américaine de liquides, incluant le pétrole et les liquides associés à la production de gaz naturel (LGN). L'administration américaine de l'énergie anticipe un niveau de croissance assez proche en 2019", indique IFP Energies nouvelles. Ces progressions de l'ordre de 2 millions de barils par jour, ajoute l'institut français, "sont bien supérieures à la hausse annuelle de la demande de pétrole qui évolue entre 1,1 million de barils par jour et 1,5 million de barils par jour depuis 2016 et qui devrait se situer à 1,3 million de barils par jour en 2019, d'après l'AIE". Le contexte géopolitique régional inquiète les marchés. Selon l'Institut français du pétrole, plusieurs pays Opep connaissent aujourd'hui des situations particulières qui impactent ou qui pourraient impacter leur production de pétrole. En dehors de la situation de l'Iran et du Venezuela, l'IFP Energies nouvelles pointe "les incertitudes planant sur plusieurs autres pays dont l'Algérie, depuis la démission du président Bouteflika le 2 avril, ou la Libye". L'institut français de recherche indique qu'après l'annulation de la réunion ministérielle du mois d'avril, la politique de "l'Opep+" pour le second semestre 2019 sera définie lors des réunions ministérielles des 25 et 26 juin prochains.