L'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen) table sur des prix du Brent entre 60 et 80 dollars le baril pour la moyenne en 2019. "Ils reflètent les scénarios divers envisageables concernant, en particulier, la croissance économique, l'embargo sur l'Iran, la gestion de l'offre par l'Opep ou la production américaine", relève l'Institut français dans une analyse sur "les enjeux pétroliers" en 2019 publiée récemment. L'Ifpen précise qu'il est "difficile d'esquisser une vérité établie dans un cadre aussi mouvant". Pour l'Institut français du pétrole, cette situation instille l'idée d'une instabilité potentiellement chronique des prix, source de prudence pour les décisions d'investissement en exploration et production. "Cela pose la problématique d'une insuffisance envisageable de l'offre à terme, entraînant un possible choc pétrolier dans les prochaines années", prévoit l'Ifpen. L'Institut français relève que l'année 2018 a été caractérisée, pour ce qui concerne le marché pétrolier, par un écart important des prix du pétrole à hauteur de presque 40 dollars le baril, entre le minimum de 50 dollars le baril atteint en fin d'année et le maximum de 86 dollars le baril du 3 octobre dernier. Le prix du Brent s'établit en moyenne à 71 dollars le baril en 2018, niveau sensiblement supérieur aux prix moyens constatés de 2015 à 2017 (44 à 54 dollars le baril), mais largement inférieur aux 100 et 110 dollars le baril atteints entre 2011 et 2014. "La moyenne 2018 masque de fortes variations", indique l'Ifpen, ajoutant que la trajectoire du prix en 2018 a constitué "une surprise même si globalement la hausse du prix moyen était anticipée fin 2017". Pour l'année en cours, l'Ifpen estime que de nombreux paramètres sont susceptibles d'influencer le prix. L'Institut français du pétrole évoque au moins quatre paramètres. Il cite, notamment, l'évolution des marchés financiers et du contexte économique, les modalités d'application de l'embargo sur l'Iran, la politique Opep/non-Opep de gestion de l'offre et le niveau de croissance de la production américaine. Le contexte financier et économique reste sous le signe du risque et de l'incertitude. La fin de l'année 2018 a été marquée par un retournement de la confiance concernant la croissance économique mondiale, entraînant les marchés financiers à la baisse. "Les impacts pour le marché pétrolier sont de deux ordres", explique l'Ifpen. Il s'agit en premier lieu d'un impact purement financier avec une répercussion des baisses sensibles des marchés financiers sur le prix du pétrole. Le deuxième impact concerne la variation potentielle de la demande de pétrole avec le niveau de croissance économique. Par ailleurs, les déclarations américaines sur l'embargo pétrolier sur l'Iran auront sans aucun doute un impact sensible sur le prix. Les exemptions accordées à certains pays seront revisitées en avril. Les autres incertitudes concernent la question du respect de la politique Opep/non-Opep de gestion de l'offre en 2019 et la croissance de la production américaine de liquides. "Les quatre incertitudes ne reflètent pas la totalité du spectre", estime l'Ifpen, estimant qu'Il conviendrait d'ajouter l'évolution incertaine de la production dans certains pays, comme la Libye, le Nigeria ou le Venezuela. Meziane Rabhi