Le premier responsable du MJS laisse entendre implicitement en vérité que Zetchi n'a aucun mérite dans cette consécration africaine. Le ministre de la Jeunesse et des Sports par intérim, Raouf Bernaoui, a davantage enfoncé le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, qui s'est senti légitimement humilié par le fait qu'il n'a pas été honoré samedi dernier lors de la cérémonie organisée en l'honneur de l'équipe nationale par la présidence de la République, après le sacre du championnat d'Afrique. "Je ne vois pas pourquoi les gens spéculent sur ça. Il faut savoir que la cérémonie et les distinctions de l'ordre de mérite national ne concernent que les joueurs et les membres des différents staffs de l'équipe et non pas l'administration. Dans ce cas, il fallait donc honorer tous les élus du bureau fédéral", a-t-il indiqué sur un ton presque ironique, manquant carrément de respect au président de la FAF. Raouf Bernaoui, qui n'en est pas à sa première sortie médiatique pour le moins qu'on puisse dire étonnante, laisse entendre en vérité que Zetchi n'a aucun mérite dans cette consécration africaine, alors qu'il est le premier responsable de la fédération. Hallucinant ! Les règles protocolaires les plus élémentaires et le principe de bienséance auraient voulu qu'il soit associé en premier à cette distinction. Pour rappel, dans notre édition de dimanche, nous rapportions que Zetchi a subi un véritable affront lors de la cérémonie organisée en l'honneur de l'équipe nationale par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. En effet, après avoir reçu des mains du chef de l'Etat par intérim les médailles de l'Ordre du mérite national, le staff technique et les joueurs ont ainsi immortalisé l'évènement en prenant une photo souvenir en présence du chef de l'Etat. L'ensemble des joueurs ainsi que le staff technique étaient présents. Seul le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, n'y figurait pas. Les services de la Présidence lui ont expliqué qu'il était persona non grata sur la photo. D'ailleurs, nos sources affirment que tout au long de la cérémonie, Zetchi a été marginalisé, voire méprisé. Le vrai interlocuteur pour la Présidence, c'est le héros du jour, le coach Djamel Belmadi. Du reste, tous les courriers de félicitations adressés par la présidence de la République, le Conseil de la nation et l'APN ont été écrits à l'attention de l'entraîneur national Djamel Belmadi et non pas au président de la FAF. Du point de vue protocolaire, c'est là évidemment un impair indéniable, mais visiblement sciemment provoqué pour l'amener à démissionner. Ce qu'il aurait dû faire sur place pour préserver sa dignité. Mais Zetchi a préféré attendre la fin de la cérémonie pour consulter quelques proches. Selon nos sources, il aurait décidé de jeter l'éponge. L'annonce de son départ serait imminente. Cependant, pour le moment, point de réaction de la FAF qui a prévu une réunion de son bureau fédéral pour lundi prochain. Pourquoi en fait une telle attitude des autorités vis-à-vis de Zetchi ? Il est clair que le fait que Zetchi a été coopté à la tête de la FAF, en mars 2017, par le clan de Bouteflika et Haddad est pour beaucoup dans ce mépris affiché ostentatoirement. Le pouvoir actuel veut absolument se débarrasser des vestiges d'El-Issaba dans tous les domaines. Le pouvoir reproche aussi à Zetchi d'avoir voulu surfer sur la vague du Hirak pour sauver sa tête.