Aujourd'hui, il s'agit d'adapter la diplomatie aux objectifs de la politique interne. Aussi n'est-il pas contradictoire d'affirmer son soutien à la lutte contre le terrorisme international et de plaider l'amnistie générale en faveur des terroristes ? Les mouvements dans le corps des ambassadeurs se suivent et se ressemblent. Si la diplomatie algérienne a connu de profonds changements depuis le début des années 1990, en raison de la détérioration de la situation interne du pays qui a nécessité un redéploiement stratégique pour faire face au blocus imposé par l'extérieur, il n'en demeure pas moins qu'il y a urgence aujourd'hui à définir de nouveaux objectifs. L'entrée de l'Algérie dans l'économie de marché avec la signature de l'accord d'association avec l'UE, l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce ainsi que l'engagement dans la lutte contre le terrorisme international exigent, en effet, la mise en place d'une politique offensive basée beaucoup plus sur des paramètres de compétence et de rigueur en permettant aux jeunes cadres de porter et de défendre les intérêts nationaux. Le travail de lobbying, dont s'enorgueillit le pays dans les années 70 pour régler les crises et les conflits régionaux, doit maintenant reprendre avec une nouvelle dynamique. Il serait en tout cas inadmissible d'oublier les leçons du passé et de croire que l'orage est fini. On ne doit pas non plus oublier qu'il a été difficile de se défendre face aux partisans et aux relais du “Qui tue qui ?”, alors que des dizaines de citoyens tombaient chaque jour que Dieu fait, fauchés par le terrorisme islamiste. Il aura fallu les attentats du 11 septembre perpétrés contre les Twin Towers pour que la perception de la situation dans le pays connaisse une approche plus réaliste. Aujourd'hui, il s'agit pour ainsi dire d'adapter la diplomatie aux objectifs de la politique interne. Aussi n'est-il pas contradictoire d'affirmer son soutien à la lutte contre le terrorisme international et de plaider l'amnistie générale en faveur des terroristes ? Peut-on parler d'ouverture économique et appeler les opérateurs étrangers et locaux à investir, alors que rien n'est fait pour contrecarrer les obstacles bureaucratiques, que la réforme bancaire tarde à voir le jour, que le marché de l'informel détient à lui seul plus de la moitié des ressources financières ? Il y a en fait un immense travail à engager en matière de refonte de la diplomatie, à commencer par la communication. L'image de l'Algérie en vaut la peine. S. T.