Le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou aura retrouvé ses clameurs et ses frayeurs qui sont venues nous rappeler, avec beaucoup de nostalgie, la saveur des grandes affiches africaines. Face à la redoutable formation du Horoya Conakry, constellée de joueurs étrangers, qu'ils soient ghanéens, burkinabés ou maliens, les Canaris auront mis du cœur et de l'orgueil dans cette farouche empoignade où ils ont pris le taureau par les cornes pour bousculer, d'emblée, cette équipe guinéenne qui donnait aussitôt la nette impression d'avoir accusé le coup face à tant d'audace et d'abnégation de l'équipe algérienne. Le public kabyle, venu en masse en dépit de la canicule qui régnait sur la ville des Genêts, avait flairé le bon coup, lui qui a porté aux nues les poulains de Velud dès le coup d'envoi sifflé par l'arbitre tunisien Mahrez Melki. Et ce fut dans une ambiance de folie que le "poumon d'acier" kabyle Toufik Addadi eut l'insigne honneur de déclencher, dès les premières escarmouches de la partie, un tir rageur des 25 m qui fut dévié au passage par l'imposant défenseur ghanéen Goldfield Asante et qui a failli tromper au passage le jeune gardien international Moussa Camara (4'). Il était dit que les Kabyles n'allaient pas desserrer facilement l'étreinte, puisqu'ils multiplièrent les coups de boutoir qui ont fait vaciller, à maintes reprises, la forteresse guinéenne, sauf que les nombreux centres en retrait des Bencherifa, Hamroune, Mebarki, Benchaïra et autres Addadi et Bounoua n'étaient guère appuyés, ce qui aura facilité la tâche de Moussa Camara, tout heureux de cueillir gaiement tout un coffret de caramels. Ceci dit, les Canaris auraient pu être récompensés, à deux reprises, lorsque ce diable de Banouh profitera d'une ouverture lumineuse de Addadi pour se présenter seul face à la cage adverse, mais son tir était trop croisé (31'), ou encore lorsque ce même Banouh fut privé d'un penalty flagrant, puisqu'il fut contré irrégulièrement du coude par le gardien Camara à l'entrée de la surface de réparation (35'). Et si le tableau électronique du stade du 1er-Novembre affichait un score blanc à la pause, l'on pensait que les Guinéens tenaient alors le bon bout, mais c'était mal connaître le culot des joueurs kabyles qui abordèrent la seconde période avec une rage de vaincre exceptionnelle, et leur débauche d'énergie ne tarda pas à être récompensée. Sept minutes à peine après la pause-citron, l'insaisissable Addadi récupérait un ballon mal dégagé par la défense adverse pour crocheter furtivement le Malien Samassekou et ajuster un tir foudroyant que l'infortuné Camara ne put que repousser fébrilement, mais voilà que Banouh passait par là et fut ravi de l'aubaine pour trouver le chemin des filets (52'). Il fallait donc trouver la faille et le plus dur était fait car, dans la lancée, l'opportuniste Banouh profita encore d'un raid dévastateur de toute l'attaque kabyle ponctué d'un véritable caviar de Hamroune pour battre une seconde fois le gardien guinéen et corser aisément l'addition (66'). Certes, les Guinéens finirent par sortir de leur léthargie en fin de partie et donnèrent quelques sueurs froides à la défense kabyle par le biais du Burkinabé Ocansey Mandela qui adressa un tir puissant que Benbot repoussa miraculeusement (62') ou encore l'autre Burkinabé de l'équipe, Dramane Nikièma, qui écrasa un coup franc rageur sur la transversale (70'), mais il faut bien admettre que le défenseur axial Souyad aurait pu, de son côté, aggraver la marque en fin de partie, sur une reprise de la tête fulgurante qui passa légèrement à côté de la cage de Camara, archibattu (86'). C'est dire que ce choc JSK-Horoya fut palpitant de bout en bout, mais les Canaris ont su forcer la décision finale pour assurer l'essentiel avant tout. Avec un score de 2-0, la JSK aura eu le mérite de prendre option pour la qualification pour les poules de cette Ligue des champions africaine qui fait rêver désormais toute la Kabylie, terre de foot et de passion par excellence.