Après une semaine marquée par la fermeture des bureaux des élections dans plusieurs APC à travers la wilaya de Boumerdès, hier, lors de la trente-troisième manifestation du vendredi, les manifestants ont réitéré leur rejet catégorique de l'élection de décembre. Ainsi, et comme à l'accoutumée, trois marches distinctes ont eu lieu au chef-lieu de la wilaya, à Dellys et à Bordj Ménaïel. Habituellement, les cibles des contestataires sont le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et son Premier ministre, Noureddine Bedoui et, à un degré moindre, le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense, mais cette fois-ci, les manifestations ont été marquées par des slogans très hostiles, en premier lieu à l'élection prévue au mois de décembre prochain, ignorant au passage le chef de l'Etat et son Premier ministre, dont les apparitions se font très rares depuis quelque temps. En effet, la fuite en avant du régime et son entêtement à maintenir cette élection ne semblent pas avoir d'effet sur la population à Boumerdès qui réaffirme, à travers ses actions, son opposition à la tenue de l'élection présidentielle. Les manifestants sortis à Dellys ont déployé un énorme drapeau aux couleurs nationales. "Bye bye Gaïd Salah, had el âam makach el vot" (Bye bye Gaïd Salah, cette année, il n'y aura pas d'élection). "Dirou el intikhabat fi el Imarate" (Organisez ces élections aux Emirats arabes unies), "Lehkaya bayna, wa dawla khayna" (Le jeu est clair, l'Etat a trahi) ont été les slogans repris hier par les manifestants. Ils appellent Gaïd Salah à la démission et dénoncent une supposée ingérence des Emirats arabes unis dans le hirak.