La décision du juge d'instruction a été accueillie avec joie par la défense et les citoyens qui se sont rassemblés toute la journée pour apporter leur soutien au journaliste. Le cyberjournaliste et militant des droits de l'Homme Saïd Boudour a été remis en liberté provisoire, hier, en fin d'après-midi, par le juge d'instruction de la 5e chambre du tribunal correctionnel de Cité Djamel, à Oran. Décision que le collectif des avocats du hirak a qualifiée de courageuse, tandis que la foule de manifestants qui s'étaient rendus dès 9h au tribunal pour apporter leur soutien au journaliste a laissé éclater sa joie. Une joie exacerbée par une longue attente, une pression inédite des éléments de la police et la nature des accusations qui pesaient sur les épaules du suspect, notamment atteinte au moral de l'armée, atteinte à l'intégrité du territoire national et diffamation. "Ce sont quasiment les mêmes chefs d'accusation qui ont conduit les Tabbou, Bouregâa ou encore Boumala en prison. On craint donc le pire", avertissait, en milieu de journée, une avocate du collectif. Mais force est de constater que les magistrats du tribunal de Cité Djamel ont fait preuve de professionnalisme et ont accordé au dossier toute l'attention requise, selon le collectif des avocats qui a considéré qu'ils ont (une nouvelle fois) démontré que les magistrats pouvaient être indépendants. Pour rappel, Saïd Boudour s'était rendu dimanche à la sûreté de wilaya pour répondre à une convocation qu'il avait reçue à la fin de la semaine passée. Il a été interrogé avant d'être placé en garde à vue, en attendant d'être présenté devant le magistrat instructeur, le lendemain. Aucune information n'avait filtré sur les raisons de la convocation ni sur celles de sa mise en garde à vue. De nombreux avocats (une quinzaine dont un venu d'Alger) ont tenu à représenter Saïd Boudour qui compte parmi les animateurs du hirak oranais, et des personnalités, tels le député RCD démissionnaire du Parlement, Yacine Aïssiouane, et le coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine, Abdelkrim Zeghliche, ont fait le déplacement depuis Alger et Constantine pour témoigner de leur soutien à Saïd Boudour. S. Ould Ali