Stoppé net aux abords de la capitale, Tripoli, par l'armée du GNA, Khalifa Haftar semble changer de stratégie militaire en ouvrant de nouveaux fronts de combats dans plusieurs autres régions du pays. Les forces de l'autoproclamée armée loyale du maréchal à la retraite Khalifa Haftar a multiplié, depuis une semaine, ses attaques contre des positions de l'armée du gouvernement de l'Union nationale libyen (GNA, internationalement reconnu), allongeant la liste des victimes mais également provoquant aussi d'importants dégâts matériels. Stoppé net aux abords de la capitale, Tripoli, par l'armée du GNA, Khalifa Haftar semble changer de stratégie militaire en créant de nouveaux fronts de combats dans plusieurs autres régions du pays. Depuis une semaine, ses troupes, soutenues par des milices, s'emprennent régulièrement à des positions de l'armée libyenne dans les villes de Syrte, Misrata et Gharyan notamment. Selon la Division de l'information militaire du commandement général de l'armée nationale (pro-Haftar), cité par des médias libyens, ces bombardements visaient la base militaire de Qarababiya, à Syrte, et d'autres localités de la ville, ainsi qu'une salle d'opérations turque et un dépôt d'armes et de munitions au Collège de l'armée de l'air de Misrata. La Division de l'information militaire a confirmé en outre que ces raids se poursuivaient conformément aux instructions du commandant en chef de l'armée nationale, Khalifa Haftar alors que lundi à l'aube, de violents affrontements ont éclaté sur le terrain entre ses troupes et les forces du GNA dans les régions d'al-Sawani, d'Al-Azizia, dans la banlieue de Tripoli. Ces attaques militaires sont, selon le GNA, la preuve de plus que Khalifa Haftar n'a aucune intention réelle de se mettre à la table de dialogue et négocier une sortie de crise politique. La persistance des frappes et de raids menés par ses forces contre des infrastructures de base civile comme les aéroports, s'inscrit au contraire dans la droite ligne de la logique guerrière de Haftar. Pour rappel, le porte-parole des troupes de Haftar, Ahmed al-Mesmari, a soutenu depuis les Emirats arabes unis, le 9 septembre dernier, que "seule une solution militaire était en mesure de régler le conflit". Ce choix assumé de l'escalade est mis à exécution ignorant de fait toutes les règles du droit international. Il renseigne en outre sur le peu de respect qu'accorde Haftar aux efforts de la communauté internationale. L'intensification de ces attaques intervient, faut-il le rappeler, au moment où plusieurs pays tentent de mettre sur pied une feuille de route pour la Libye à même de parvenir à la cessation du conflit qui mine ce pays. Même les efforts de l'envoyé spécial pour la Libye, Ghassan Salamé, se trouvent aujourd'hui entravés par cette recrudescence des combats. Cela fait deux déjà ans que M. Salamé tente de mettre en œuvre une stratégie pour installer une paix durable en Libye et réconcilier les innombrables factions qui ont déchiré le pays depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi. Le 4 avril, l'offensive des troupes de Khalifa Haftar en direction de la capitale, a replongé le pays dans une guerre ayant déjà fait plus de 1 000 morts et des dizaines de milliers de déplacés. Karim Benamar