Le directeur de l'éducation de la wilaya d'Illizi fait encore parler de lui. Après l'affaire des logements de fonction et d'astreinte attribués dans des conditions qui prêtent à spéculation, le voilà engagé dans un feuilleton de "représailles" contre tous ceux qui osent contester ses décisions "antiréglementaires", dont était victime la directrice du CEM Moufdi-Zakaria, selon le Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation (Sate). "Celle-ci a été suspendue pour avoir refusé d'exécuter la décision portant attribution d'un logement situé à l'intérieur de son établissement à un proche du directeur mis en cause", a accusé le Sate. "Ce dernier (le DE) a ainsi épuisé toutes les formes de pression visant à apprivoiser la directrice qui n'a pas voulu céder d'un iota avant de passer la vitesse supérieure et d'utiliser des méthodes plutôt abusives", dénonce encore la section locale du Sate, dans une correspondance adressée, hier, au ministre de l'Education nationale. Le document, dont nous détenons une copie, a précisé que la "victime" a été d'abord transférée dans un autre établissement en juin dernier avant d'annuler cette décision pour des raisons inavouées. En septembre dernier, le directeur de l'éducation a de nouveau décidé de transférer la directrice qui lui a, à son tour, adressé un recours contestant cette décision qui s'apparente à une sanction. Cependant, elle a fini par l'accepter pour lever sa suspension. À peine installée à la tête de son nouvel établissement, elle s'est retrouvée face à une résistance acharnée de l'association des parents d'élèves qui ont exigé son départ inconditionnel pour parvenir à détendre l'atmosphère électrique qui règne au sein de ce CEM. Ce qui a contraint la directrice à demander le transfert vers son établissement d'origine. Sans surprise, la demande a été rejetée par le DE qui a trouvé le moyen d'en finir définitivement avec sa détractrice en la réaffectant au centre d'orientation scolaire, précise encore le SATE en dénonçant ces pratiques visant à déstabiliser le secteur de l'éducation dans cette wilaya du Grand Sud. Joint par téléphone, le directeur de l'éducation de la wilaya d'Illizi, Alkama Bouras, a, en rejetant en bloc les accusations du Sate, tenu à préciser que "la directrice en question n'est autre que la cousine du secrétaire de ce syndicat qui entretient le mensonge dans le but de m'intimider et me faire chanter comme il a l'habitude de faire avec mes prédécesseurs quand il était affilié au SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation). J'ai ordonné son intégration dans son poste d'origine en sa qualité d'instituteur pour qu'il accomplisse les tâches qui lui sont statutairement dévolues et regagne la classe qu'il a boudé depuis 12 ans, sous prétexte de l'exercice du droit syndical". Plus loin, le DE a précisé également que le transfert de la directrice a été dicté par une commission compétente qui aurait dressé un rapport accablant sur sa gestion. "Il faut savoir que cette directrice a déjà bénéficié d'un logement de fonction et s'est arrogée le droit de le céder moyennant une somme d'argent. C'est antiréglementaire !", dénonce M. Bouras. Nous avons essayé de contacter le président local de la confédération des parents d'élèves, Cherif Ouaïni, afin d'éclaircir certains points, mais il n'a pas jugé opportun de répondre à notre appel.