Ce 39e vendredi de mobilisation dans la capitale des Bibans est un nouvel épisode réussi pour le "hirak". En dépit du froid, une foule nombreuse a investi encore une fois pacifiquement les rues. Les manifestations contre le régime en place se poursuivent pour le 39e vendredi consécutif dans les wilayas de Bordj Bou-Arréridj et de M'sila. Les manifestants ont tenu à leurs revendications : "Pas de vote avec la bande" et "Système dégage". Jeudi soir, l'opération vacarme "mehraz" a eu lieu dans plusieurs quartiers de Bordj Bou-Arréridj et de M'sila. À Bordj Bou-Arréridj, la soirée de jeudi a été rythmée par des chants et des youyous. En plus des mortiers, les klaxons des véhicules ont animé la soirée. Ce 39e vendredi de mobilisation dans la capitale des Bibans est un nouvel épisode réussi pour le hirak. En dépit du froid, une foule nombreuse a investi encore une fois pacifiquement les rues, livrant des images parlantes de la bonne santé du hirak, généreusement revigoré, faut-il le signaler, par des appels à des manifestations contre le hirak et à soutenir l'élection prochaine. "Les mêmes figures reviennent sur la scène politique et veulent détourner le mouvement", dira un des marcheurs venu de la commune de Harraza, à 70 km à l'ouest de Bordj Bou-Arréridj. "Ils organisent des marches orchestrées par le système", déclare une femme en tenue amazighe et drapée dans l'emblème national. Dans la foulée, tonne un émouvant "Vive l'Algérie ! Liberté". Le cortège entame sa marche aux cris de "Etat civil, pas militaire", "Pas de vote avec la bande", "Ni Tebboune ni Benflis, le peuple est raïs" (le peuple président)", "Ce hirak est un devoir national", "Ahna ouled Amirouche, marche arrière man wellouche. Talbine el hourriya !" (Nous sommes les enfants d'Amirouche, pas de marche arrière, nous ne reculerons pas. On demande la liberté). Les marcheurs dénoncent aussi la justice du téléphone : "Quelle honte ! Justice du téléphone !" À ceux qui voudront voter, la foule a scandé : "À Bordj Bou-Arréridj, il n'y aura pas de vote", "Voter le 12 décembre est un suicide collectif". Les M'silis, comme toujours, étaient très nombreux ce 39e vendredi du hirak. Les mêmes mots d'ordre ont encore été entonnés, chantés, criés et repris en boucle par des milliers de manifestants : "On demande la liberté", "Tous les éléments de la bande vont dégager". Les détenus sont omniprésents dans la manifestation d'aujourd'hui. Plusieurs pancartes et slogans exprimaient, en outre, un soutien indéfectible aux détenus du hirak : "Prisonnier, sois tranquille, on continuera le combat", "Des hommes libres dans les prisons, et des traîtres dans les palais", "Rendez-nous notre indépendance, libérez Lakhdar Bouregâa".