Deux militants de cette association ont été arrêtés vendredi dernier à Alger. Arrêtés vendredi lors de la 40e marche de contestation populaire, le secrétaire général du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), Fouad Ouicher, et Saïda Deffeur de la section du RAJ à Tizi Ouzou ont comparu, hier en début d'après-midi, devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. Les deux militants sont poursuivis pour "atteinte à l'unité nationale". Le premier verdict de l'affaire a été jugé "sévère et abusif" par le collectif de défense composé de Mes Bekhti, Oukaci et Mouhous. Le premier prévenu a été placé en détention provisoire à la prison d'El-Harrach. Quant à Saïda Deffeur, elle a été placée sous contrôle judiciaire. Me Fetta Sadat déplore la procédure et la qualification de l'infraction commise par les deux militants. "De simples militants sont arrêtés et présentés devant le juge d'instruction pour des faits qui relèvent du droit de manifester et d'exprimer une opinion contraire. Ce droit est expressément garanti par la loi fondamentale pour tout un chacun", regrettera l'avocate, avant de poursuivre : "Cette affaire ne nécessite nullement une mesure de détention préventive pour Ouicher et un contrôle judicaire pour Saïda Deffeur. Je considère que cette mesure est abusive. La loi est claire. Ce genre de procédure est dicté pour allonger le traitement du dossier. Les deux prévenus sont poursuivis pour avoir manifesté pacifiquement, ainsi que pour leurs écrits publiés sur les réseaux sociaux. Cependant, la loi prévoit pour ce genre d'affaire soit une convocation pour citation directe, soit une comparution immédiate." Rappelons que les deux militants de cette association ont été arrêtés à la fin du 40e acte du hirak à Alger par les services de sécurité. Néanmoins, la liberté provisoire prononcée par le tribunal pour Saïda Deffeur a été accueillie avec joie par les membres de sa famille et le collectif de citoyens venus se solidariser avec les prévenus. Les parlementaires Fetta Sadat, Nadia Chouiter, le Dr Khendak sont venus également exprimer leur soutien aux familles des militants. À la sortie de Saïda Deffeur du tribunal, nous avons assisté à des scènes émouvantes. Les larmes se sont mêlées aux cris de joie. Le père de la détenue relâchée, les yeux larmoyants, a laissé libre cours à sa joie : "C'est un grand bonheur de revoir ma fille saine et sauve." Pour revenir au déroulement de la présentation des deux prévenus devant le parquet, le collectif de défense (Mes Bekhti, Oukaci et Mouhous), qui a assisté à l'audience présidée par le procureur, a affirmé qu'il boycotterait l'audience, considérant que ce genre d'affaire ne mérite pas de passer devant le juge d'instruction.