Les marcheurs ont réitéré leur solidarité inconditionnelle aux détenus d'opinion, victimes d'atteinte aux libertés et ont dénoncé les arrestations massives parmi les activistes du hirak. Plusieurs centaines de citoyens venus de différents quartiers de Constantine sont sortis, encore hier lundi, pour le 3e jour d'affilée et en fin d'après-midi, dans les rues de Constantine, pour renouveler leur rejet total de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain. Les Constantinois n'abdiquent toujours pas et, comme à leur habitude, dès 16h, les premiers noyaux de manifestants, brandissant affiches, pancartes et photos des détenus d'opinion, ont commencé à se regrouper devant le palais de la culture Mohamed Laïd-El-Khalifa. La marche démarre aussitôt en entonnant des chants et en scandant des slogans hostiles aux arrestations de manifestants et d'opposants politiques au régime. Des slogans récusant l'élection présidentielle ont dominé la marche d'hier soir où la population cirtéenne a renouvelé son rejet catégorique à cette échéance. Ils ont répété à l'unisson : "Makanch l'vote, wallah ma ndirou, Bedoui et Bensalah lazem itirou. W'idha b'erressas hebbitou ettirou, wallah marana habssine" (Pas de vote, nous ne le ferons pas, Bedoui et Bensalah doivent partir, même si vous nous tirez dessus, nous ne nous arrêterons pas), "Makanch l'vote, diroulna les menottes", "Makanch intikhabat mâa el-îssabat", "Makanch l'vote ya s'hab el kaskrot" (Adeptes du casse-croûte, il n'y aura pas de vote), "Ya Ali Amar, bladi fi danger, ou enkemlou fiha la bataille d'Alger'', ou encore "Djabou khamsa m'rakhes, habbou idirou raïs". En sillonnant les grandes artères de la ville, depuis le palais de la culture Mohamed Laïd-El-Khalifa jusqu'à la place de la Pyramide, en passant par les allées Ben-Boulaïd, l'avenue Mohamed-Belouizdad et le boulevard Abane-Ramdane, l'axe principal longeant le centre-ville, les marcheurs, hommes et femmes, ont réitéré leur solidarité inconditionnelle aux détenus d'opinion, victimes d'atteinte aux libertés et ont dénoncé les arrestations massives parmi les activistes du hirak. Ils ont crié haut et fort : "Libérez Bouregâa", "Libérez nos enfants, ils n'ont pas vendu de la cocaïne" et "Sahafa horra, âadala moustakila" (Presse libre, justice indépendante). Pour faire face à cette marche, un important dispositif policier a été déployé partout dans le centre-ville, notamment dans les principales artères. Ines Boukhalfa