Poursuivant leur campagne antivote, les Oranais sont de nouveau sortis, hier après-midi, pour exprimer leur rejet de l'élection du 12 décembre. Entamant, cette fois-ci, leur marche depuis la place des Victoires vers 17h, des dizaines de manifestants, hommes et femmes de tous âges, ont arpenté l'avenue Loubet et la rue Khemisti en scandant les slogans, désormais archiconnus, fustigeant les tenants du pouvoir et les partisans de l'élection présidentielle et démontrant leur volonté inébranlable de poursuivre la lutte. "Aujourd'hui, des manifestants ont été interpellés lors des meetings de Tebboune et de Mihoubi. Vous pensez que cela nous arrêtera ? Au contraire, cela nous conforte dans notre conviction que nous sommes en train de combattre un pouvoir arbitraire", a estimé un des manifestants. Exhortant les hésitants à rejoindre la marche de la révolution, les manifestants ont été stoppés rue Khemisti, à proximité du jardin du même nom, par un dispositif policier qui leur a dénié le droit de poursuivre la marche dans la même rue. Après négociation, les manifestants ont été contraints d'emprunter l'avenue de l'ALN, ex-Front de mer, pour rallier la place du 1er-Novembre où devait se tenir la gaâda politique. Aucune violence policière ni interpellation n'ont été signalées pour cette troisième marche antivote. "Deux amis, qui ont été arrêtés lors du meeting de Mihoubi, viennent d'être relâchés", a annoncé un hirakiste à l'issue de la marche, vers 18h30. D'abord hésitantes, les marches quotidiennes s'affirment et gagnent en épaisseur : d'abord "improvisée" par quelques dizaines de jeunes samedi dernier — ce qui a valu à ceux-ci quelques coups de trique policière près du cinéma Maghreb —, les marches de dimanche et de lundi ont été mieux exécutées et ont drainé plus de monde. Ce qui a rassuré les hirakistes qui espèrent davantage d'adhésion des Oranais en ce moment charnière de l'histoire de l'Algérie. Dans leur face-à-face avec le pouvoir, les hirakistes d'Oran ne veulent pas lâcher prise. Et si, pour le moment, les marches quotidiennes sont la seule manifestation de leur rejet de l'élection (hors celles des mardis et vendredis), ils n'écartent pas la possibilité de recourir à d'autres actions pour affirmer leur détermination à poursuivre le combat. Un combat qu'ils mènent également à travers les réseaux sociaux par des centaines de pages militant pour le changement de système et l'avènement d'une nouvelle république. S. ould ali