Les syndicats ont réaffirmé leur attachement au mouvement populaire et rejettent l'élection présidentielle du 12 décembre, considérant qu'elle est organisée contre la volonté du peuple. Ils étaient des milliers de travailleurs, tous secteurs confondus, à battre le pavé, hier, au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'appel de la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui regroupe le Cnapest, l'Unpef, le Snte, le Satef, le Snapest et le Snapap, auxquels s'est jointe la section locale du Snapa-Cgata. Par cette démonstration de force, les syndicats autonomes ont réaffirmé leur adhésion indéfectible à la révolution populaire pacifique et ce, disent-ils, "jusqu'à la satisfaction de ses revendications qui consistent en le départ du système dans sa globalité et l'instauration d'un Etat de droit et d'institutions légitimes". La foule qui a démarré, vers 11h, de l'entrée de l'université Mouloud-Mammeri, a d'emblée exprimé son rejet catégorique de l'élection présidentielle du 12 décembre en scandant : "Ulac l'vote ulac" et "Makanch intikhabat mâa l'îssabat". Un scrutin que le bureau de la CSA avait qualifié dans son appel à la marche d'"aventurisme dangereux du pouvoir à vouloir imposer un processus électoral biaisé d'avance contre la volonté populaire et la voix du peuple". Dans le même ordre de rejet de la présidentielle, les manifestants ont brandi une large banderole sur laquelle on pouvait lire : "Non à l'élection présidentielle prévue par l'Etat contre la volonté du peuple" ou encore, est-il écrit sur d'autres pancartes, "Non à l'élection de la honte", "Ulac l'vote ulac" et "L'Algérie ne votera pas le 12 décembre". D'autres pancartes appelant à une transition démocratique et à la libération des détenus d'opinion ont été aussi brandies par les manifestants. On pouvait lire sur ces dernières : "Oui pour un Etat civil et non militaire", "Pour une nouvelle république libre et démocratique", "Système dégage", "Libérez les prisonniers d'opinion, ce ne sont pas des criminels", "Libérez les otages". À souligner que la Confédération des syndicats algériens ne compte pas se limiter à cette marche organisée hier, puisqu'elle compte organiser encore deux journées de grève, le mardi 3 et le mercredi 4 décembre. Une grève qui sera suivie, le deuxième jour, d'une marche qui va s'ébranler de l'université Mouloud-Mammeri vers la place de la Bougie. Et pour radicaliser son mouvement de protestation à l'approche de l'élection, le bureau de la CSA a appelé à une grève générale de quatre jours, du dimanche 8 décembre au jeudi 12 décembre, suivie de marches quotidiennes.