Le président de la section d'Oran de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh), Kaddour Chouicha, a été relâché, jeudi, par la police peu après 18h. Son arrestation, le matin même, devant le tribunal de la cité Djamel où il participait à un rassemblement en soutien à une femme arrêtée lors de la manifestation du vendredi 18 octobre à cause d'une banderole brandie, a vite fait le tour de la Toile, alertant l'opinion publique sur son interpellation. Le militant des droits de l'Homme a été gardé plus de sept heures à la brigade mobile de la police judiciaire de Dar El-Beïda. À sa sortie du commissariat, Kaddour Chouicha a expliqué avoir été arrêté par des agents en civil qui l'attendaient à proximité de sa voiture. "Je me suis dirigé vers mon véhicule pour y prendre une banderole et c'est à ce moment-là qu'ils m'ont embarqué", affirme le syndicaliste qui ajoute qu'il s'attendait à cette arrestation. Arrivé au commissariat, Kaddour Chouicha qui apprend qu'il est accusé d'attroupement non autorisé, indique aux policiers qu'il ne répondra à aucune question, ne signera ni ne lira aucun PV d'audience. "Ils m'ont alors demandé mon téléphone portable que j'ai refusé de leur donner sans une perquisition du procureur de la République", ajoute Chouicha qui sera obligé de leur remettre son cellulaire après présentation dudit document. À propos de la banderole représentant les détenus, dont Lakhdar Bouregaâ, on lui reproche qu'elle appelle à la désobéissance civile. Il précise en outre qu'on voulait le garder pour passer la nuit au commissariat et de fait le week-end avant d'être présenté devant la justice. La pression médiatique autour de la nouvelle de son arrestation a fait qu'il a été libéré mais sans son téléphone. Rappelons que, outre les citoyens qui ont dénoncé cette interpellation et appelé au soutien à Chouicha, le secrétariat national du FFS a exigé "sa libération immédiate et inconditionnelle". Le RCD qui pense que cette arrestation a un lien avec la grève générale à laquelle ont appelé plusieurs syndicats autonomes, condamne "les arrestations arbitraires" en appelant à la libération "inconditionnelle" de tous les détenus d'opinion. Kaddour Chouicha, pour qui l'interpellation fait partie de la répression des citoyens, a expliqué que toutes les arrestations des symboles du mouvement populaire n'ont pas eu l'effet escompté à Alger alors «ils essayent d'appliquer ce procédé dans plusieurs régions du pays pour affaiblir le hirak".