Ils étaient plusieurs centaines de manifestants à défiler, hier mardi, à l'appel de la communauté universitaire, qui en est à sa 32e marche hebdomadaire. Bien qu'importante, elle était loin d'égaler la précédente, organisée avec les Forces de l'alternative démocratique de Béjaïa, appuyée, pour rappel, d'une grève générale. La marche de la communauté universitaire a été soutenue par des acteurs sociopolitiques, des acteurs de la société civile et des citoyens, plus singulièrement les retraités, devenus le fer de lance des mobilisations protestataires depuis le début du mouvement populaire du 22 février dernier. La mobilisation d'hier a été marquée par le retour, significatif, des étudiants et par la participation des femmes, qui sont de toutes les actions pour le départ du système et le rejet de l'élection du 12 décembre prochain, et pour appeler à une transition démocratique et exiger la libération des détenus d'opinion. La marche de la communauté universitaire a démarré, comme de coutume, depuis le campus de Targa-Ouzemour. Plusieurs personnes, par dizaines, rejoignent la procession au niveau d'Amriou, premier point de ralliement, Daouadji, le rond-point Nacéria, rebaptisé du nom de Matoub-Lounès, où les manifestants ont observé une minute de silence. Le gros des troupes, notamment les séniors, qui a stationné au niveau de la wilaya, l'endroit étant ombragé, a rejoint la procession humaine jusqu'au Palais de justice, où un sit-in a été organisé pour réclamer la libération des détenus politiques et appeler les magistrats à être du côté de la population en refusant "la justice du téléphone". Durant cet itinéraire, long de plusieurs kilomètres, les manifestants, qui ont déployé les emblèmes national et amazigh, n'ont pas cessé de scander : "Pas de vote avec l'îssaba" (Pas de vote avec la bande maffieuse), avant de s'en prendre au chef d'état-major et au commandement militaire, qui demeurent, selon eux, sourds aux revendications populaires : "Wallah ma rana habsine" (On s'engage devant Dieu à ne pas s'arrêter) ; "Dawla madania machi âaskaria" (Etat civil, non militaire).