La riposte du Front des forces socialistes (FFS) à la suspension de son P/APC de Béjaïa par le wali ne s'est pas fait attendre. En réaction à cette décision prise dimanche 2 février par le premier responsable de la wilaya, Ahmed Maâbed, la Fédération du FFS de Béjaïa a décidé, à l'issue d'une réunion extraordinaire tenue le même jour, d'organiser un rassemblement populaire le dimanche 9 février prochain devant le siège de la wilaya. En effet, dans un communiqué rendu public dans la soirée du dimanche 2 février, l'instance fédérale du FFS appelle l'ensemble de ses cadres, élus, militants et les citoyens de la wilaya de Béjaïa à venir massivement prendre part à cette première action de protestation pour "défendre la souveraineté et la volonté populaire". À travers ce rassemblement populaire, le parti compte dénoncer "l'abus de pouvoir du wali de Béjaïa", "les relais du pouvoir totalitaire", "les entraves bureaucratiques faites aux élus locaux", ainsi que "les tentations de reconstruire el-îssaba à Béjaïa". La fédération FFS de Béjaïa qualifie la mesure conservatoire prise par le wali d'"acte de représailles" contre ses élus pour leurs "positions politiques hostiles au pouvoir de fait et à sa feuille de route hégémonique". "Aujourd'hui, le pouvoir a actionné la justice, à travers son représentant local, le wali, pour procéder à la suspension arbitraire du président de l'APC de Béjaïa de ses fonctions, qui est le représentant légitimement élu par la population de sa commune", soutient-on dans la même déclaration. Rappelant son soutien indéfectible au mouvement populaire pacifique national depuis le 22 février 2019 à ce jour, le FFS de Béjaïa estime que "cette formidable révolution populaire pacifique menace le système autoritaire dans ses fondements, ce qui dérange beaucoup ce dernier". Et d'ajouter que "le régime use et utilise des subterfuges les plus machiavéliques pour étouffer la dynamique citoyenne née le 22 février 2019". Par ailleurs, les rédacteurs dudit document déplorent que "le pouvoir autoritaire ait depuis des années dépouillé les élus locaux de leurs prérogatives de décisions et d'actions pouvant satisfaire les demandes de la population", citant notamment "l'exigence d'approbation des délibérations des APC par les chefs de daïra" et "le dépouillement des élus locaux du droit de distribution des logements sociaux". Ce sont là des exemples concrets de la "mainmise" de l'administration sur les représentants légitimes du peuple, se sont-ils indignés. Enfin, le FFS de Béjaïa considère qu'il est plus qu'urgent que la population se mobilise autour de ses représentants élus, afin de "faire barrage à cette dictature rampante qui tente de normaliser la société et la wilaya de Béjaïa, bastion des luttes pacifiques pour la liberté et la démocratie".