Galvanisé par les rapprochements avec certains pays du Moyen-Orient, le Premier ministre israélien veut étendre sa zone d'influence à l'Afrique du Nord. Afin d'obtenir la reconnaissance officielle du Maroc, Benyamin Netanyahu pousse les autorités américaines à reconnaître "la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental". Selon l'information révélée par le site américain Axios, les autorités israéliennes font pression sur l'administration américaine afin de reconnaître "la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental". En contrepartie, l'Etat hébreu espère que ses relations avec le Maroc se normalisent. Car, si officiellement Rabat et Tel-Aviv n'entretiennent pas de relations diplomatiques directes, des discussions entre les responsables des deux pays ont lieu régulièrement. La preuve est cette rencontre tenue en 2018 à New York. Le site d'information américain Axios a indiqué que "les contacts entre Netanyahu et les Marocains ont commencé à s'intensifier après une rencontre secrète avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2018". Cette rencontre est, selon la même source, "le résultat d'une série de communications établies entre Bourita et le conseiller à la sécurité nationale de Netanyahu, Meir Ben-Shabbat, avec l'aide de l'homme d'affaires Yariv Elbaz". Pour le média qui cite des sources américaines, si la reconnaissance américaine à une éventuelle reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental se réalisait, ce serait "une réussite diplomatique majeure pour le roi du Maroc, Mohammed VI", et "un coup de pouce pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu — qui obtiendrait une visite publique de haut niveau au Maroc (…)". L'autre objectif à chercher derrière cette éventualité est de "faire avancer l'objectif de l'administration Trump de rapprocher Israël et les Etats arabes". Selon toujours la même source, ce n'est pas la première fois que Benyamin Netanyahu tente d'arracher la reconnaissance du Maroc. "Netanyahu a tenté de faire avancer l'accord avant les élections israéliennes d'avril 2019, mais il a été suspendu lorsque les détails de la visite de Ben Shabbat au Maroc ont été divulgués à la presse arabe. Il a de nouveau tenté avant les élections de septembre 2019, mais le conseiller à la sécurité nationale de l'époque, John Bolton, farouche opposant à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, a tué l'idée", rapporte la publication électronique. Cette nouvelle lune de miel entre le Maroc et Israël intervient à un moment où des "pays arabes" commencent à normaliser leurs relations avec l'Etat hébreu. Le dernier en date est le chef du Conseil souverain soudanais, Burhan, qui a rencontré le Premier ministre israélien pour évoquer l'avenir des relations entre les deux pays. La rencontre s'est déroulée avec la bénédiction de puissances régionales comme l'Arabie Saoudite, l'Egypte et les Emirats. Selon des observateurs américains, ce rapprochement entre Rabat et Israël risque, en revanche, d'être chahuté. Une éventuelle reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental sera contraire aux résolutions des Nations unies qui ont toujours classé le Sahara occidental comme un territoire non autonome. Une telle éventualité risque également de briser le statu quo qui maintient la région dans une relative paix depuis l'accord de cessez-le-feu de 1991.