En quatre semaines, le pétrole est passé d'un marché haussier à un marché baissier. Impactés par l'épidémie de pneumonie virale qui touche la Chine, premier importateur mondial, les prix du pétrole ont perdu plus de 20% depuis le 6 janvier, atteignant, dans la nuit de lundi à mardi, 49,66 dollars (WTI) et 53,95 dollars (Brent), leur plus bas depuis le début du mois de janvier 2019. Hier, vers 10h30 GMT, les deux indices de référence américain et européen ont enregistré une très légère hausse. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 54,77 dollars à Londres. À New York, le baril américain de WTI pour le mois de mars s'échangeait à 50,79 dollars. Depuis son apparition en fin d'année dernière dans la ville de Wuhan (centre), le nouveau coronavirus a contaminé plus de 20 000 personnes et provoqué la mort de 425 personnes en Chine continentale. Le gouvernement chinois a pris une série de mesures drastiques pour enrayer la propagation de l'épidémie, mais ces dernières freinent l'économie du pays et, par conséquent, son niveau de demande en or noir. Selon l'agence Bloomberg, la Chine a diminué ses importations de 3 millions de barils par jour, soit -20% par rapport au niveau habituel en cette période de l'année. De son côté, le bureau d'étude Kayrros note également une baisse des achats de brut de la Chine depuis deux semaines consécutives, à 8,5 millions de barils par jour. Kayrros observe dans le même temps que les stocks de pétrole chinois ne baissent pas, ce qui signifie que la consommation des raffineries chinoises ralentit. "Plus les confinements et les restrictions de déplacements continuent en Chine, plus l'impact est sévère", explique Neil Wilson, analyste de Markets.com. Le marché reste attentif aux annonces chinoises sur la propagation du virus et son impact sur l'économie. Le marché est également attentif au message des responsables de l'Opep+ en conclave à Vienne. Le marché pétrolier attend, en effet, de juger ce que l'OPEP+ pourrait éventuellement faire pour mettre fin à la déroute des prix du brut.