Une peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA a été requise, jeudi, par le procureur de la République près le tribunal de Constantine à l'encontre de trois activistes du hirak connus également pour leur appartenance au mouvement d'obédience islamiste "Rachad". Il s'agit de Mohamed Bekkouche, de Hacène Ramdani et de Mohamed Tahar Bouteche, qui répondaient des chefs d'inculpation d'atteinte à l'intégrité du territoire national et de distribution, dans un but de propagande, de tracts de nature à nuire à l'intérêt national, conformément aux articles 79 et 96 du code pénal. Deux dispositions qui stipulent que "quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national est puni d'un emprisonnement d'une durée de un à dix ans et d'une amende de trois mille à soixante-dix mille dinars. Il peut, en outre, être privé des droits visés à l'article 14 du présent code", pour le premier article, et que "quiconque distribue met en vente, expose au regard du public ou détient en vue de la distribution, de la vente ou de l'exposition, dans un but de propagande, des tracts, bulletins et papillons de nature à nuire à l'intérêt national, est puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de trois mille six cents dinars à trente-six mille dinars. Lorsque les tracts, bulletins et papillons sont d'origine ou d'inspiration étrangère, l'emprisonnement peut être porté à cinq ans", pour le second article. Arrêtés à plusieurs reprises durant les manifestations populaires et ayant comparu maintes fois devant les juges d'instruction, les trois mis en cause se sont présentés jeudi, alors qu'ils étaient en liberté provisoire. Lors de l'audience, le juge ne manquera pas d'interroger les accusés sur leur appartenance au mouvement islamiste "Rachad". Deux d'entre eux confirmeront leur sympathie pour ce "courant", alors que le troisième rétorquera par le slogan de triste mémoire "Alayha nahya wa alayha namout". Les avocats de la défense ont, pour leur part, soutenu que ce procès relève du harcèlement judiciaire que subissent les activistes du hirak. L'un d'eux, Me Bahloul Azzedine, n'hésitera d'ailleurs pas à remettre en cause l'indépendance de la justice, étayant son propos par la mutation-sanction du procureur "plaideur" du tribunal de Sidi M'hamed qui a défrayé la chronique.