L'organisation d'un sommet sur la Syrie réunissant la Turquie, la Russie, la France et l'Allemagne ne fait pas l'objet d'un accord "total", a déclaré, hier, le président, Recep Tayyip Erdogan, jetant un doute sur cette réunion annoncée pour la semaine prochaine. "Il n'y a pas d'accord total entre le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, d'un côté, et le chef de l'Etat russe, Vladimir Poutine, de l'autre", a affirmé le président turc lors d'une conférence de presse à Ankara. M. Erdogan avait annoncé, samedi, la tenue d'un sommet quadripartite sur la Syrie le 5 mars, une initiative visant à trouver une solution à la crise dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie), où une offensive du gouvernement syrien a provoqué une crise humanitaire. Hier, il a affirmé que "dans le pire des cas", il pourrait avoir un entretien bilatéral avec le Président russe à cette date-là. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant assuré que "la possibilité d'une rencontre multilatérale est en train d'être étudiée". "Il ne s'agit pas de contacts bilatéraux entre MM. Poutine et Erdogan", a-t-il affirmé hier à la presse. "La décision n'a pas encore été prise, puisque tous les participants potentiels n'ont pas donné leur accord", a expliqué M. Peskov. Il a également laissé entendre qu'un sommet tripartite entre la Russie, la Turquie et l'Iran pourrait être organisé à la place d'une rencontre quadripartite. La Russie a d'ores et déjà affirmé, à travers son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qu'un cessez-le-feu à Idleb serait une "capitulation face aux terroristes", encourageant ainsi l'armée syrienne à poursuivre son offensive. Depuis 2017, cinq sommets entre M. Erdogan, dont le pays soutient les terroristes de Fath al-Cham, et les présidents russe et iranien, Vladimir Poutine et Hassan Rohani, alliés de Bachar al-Assad, ont été organisés. Le dernier sommet de ce type a eu lieu en septembre 2019 à Ankara. Les tensions sont montées de plusieurs crans à Idleb depuis le début du mois avec des affrontements inédits entre l'armée turque et les forces du gouvernement syrien. Ces combats ont également suscité des frictions entre Ankara et Moscou. R. I./Agences