Résumé : Houari affronte sa mère. Dès qu'il lui parle de mariage, elle se met à lui proposer cousines et amies. Elle veut trouver la perle rare qui fera leur bonheur. Houari n'abandonne pas. Il la prie de convaincre son père et d'organiser la fête rapidement. Khadidja ne comprend pas son empressement. Il insiste tellement qu'elle finit par se faire des idées. Elle pique une belle colère… - Vous êtes irresponsables. Vous avez précipité les choses et maintenant je dois trouver des solutions pour tout arranger ? Bravo ! Je vous félicite ! Khadidja ne se contrôle plus. Ses cris résonnent dans la maison. Ses filles Narimène et Lila accourent. Houari échange un regard désespéré avec elles. - Mère, qu'est-ce qui se passe ? Calme-toi. Ce n'est pas bien que tu t'emportes ainsi avec ton problème de tension, lui rappelle sa fille aînée. S'il te plaît, calme-toi. - Avec un fils pareil, je vais avoir une crise cardiaque, rétorque-t-elle. Il s'est fait embobiner. - Quoi ?! - Monsieur doit se marier rapidement ! - Pourquoi ? - Il a une amie et ils doivent se marier rapidement. Moi qui rêvais de le marier avec une fille de la famille ou de la région, d'avoir la joie de préparer la fête, en prenant tout mon temps, me voilà coincée avec leurs problèmes, leur raconte Khadidja. Cette fille… - Mère, n'en fais pas une montagne, simplifie-moi la vie, la prie Houari. Si je ne me présente pas à eux et qu'on n'officialise pas, ils risquent de s'en prendre à elle puis à moi. - Ils auraient dû la surveiller. - Ecoute, c'est moi qui l'ai harcelée jusqu'à ce qu'elle accepte mes invitations. Un gars de son village nous a vus et m'a averti que si je ne me présente pas avec vous, il irait parler à sa famille. Ils ne sont pas commodes du tout. Si je repars sans du concret, je risque de prendre une belle raclée. Ou même d'y laisser la vie. - Elle la mérite plus que toi. Qu'est-ce qui lui a pris de céder ?, l'interroge Khadidja, rejetant la faute sur la jeune femme. Elle n'aurait pas dû… Narimène intervient, prend le bras de son frère et s'appuie à son épaule. - Qui pourrait résister à son charme ? Il ne lui a pas mis le couteau sous la gorge, que l'on sache ! S'ils s'aiment, on ne peut que les aider. On se coupera en trente-six, s'il le faut, pour tout organiser selon les traditions. Tu sais quoi, Allah fait bien les choses. Il était temps qu'il fonde un foyer. Houari apprécie le soutien de ses sœurs. Il comptait sur elles depuis le début. Il n'y avait qu'elles qui pouvaient calmer leur mère et la raisonner. - Mère, sérieusement, mon frère prend le risque d'être agressé. Ils sont vieux jeu et règlent les problèmes avec des couteaux... ! Je ne veux pas qu'il soit victime d'un crime d'honneur. Mère… Khadidja pâlit d'un coup. - Tu crois vraiment qu'ils s'en prendront à toi ? Houari hausse les épaules. - Je ne sais pas jusqu'où ils peuvent aller, s'ils me passeront juste à tabac ou plus. Mais bon…Chacun sa destinée. - Non, non, ne parle pas de malheur, le prie sa mère. Je vais parler à ton père et on prendra contact avec eux. Tu as leurs noms et adresses, n'est-ce pas ? - Oui, oui, j'ai tout ce dont on a besoin pour aller chez eux… Je vais en ville pour appeler Samira. À mon retour, on en parle en famille, décide-t-il. Merci à vous trois. J'avais besoin de votre bénédiction. Khadidja se pince les lèvres. S'il n'était pas question de vie ou de mort elle n'aurait jamais accepté aussi rapidement sans avoir enquêté au préalable sur le passé de la jeune femme et sur sa famille. Elle ne connaît rien de cette famille. C'est pourquoi elle ne veut pas mettre la vie de son fils en danger. - Ne tarde pas, lui dit-elle, avant qu'il ne prenne les clés de sa voiture pour partir. Qu'Allah te protège !
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