Résumé : Samira pense que son père, en voulant laver l'honneur de la famille, serait devenu un criminel. Elle a bien fait de partir. En abandonnant sa fille, elle était morte de l'intérieur. Houari reçoit un appel de son frère qui veut connaître les raisons de son départ précipité. Il promet de leur donner des explications à son retour. En attendant, il va voir Rahima. Elle est bouleversée en apprenant pour Samira. Elle regrette de lui avoir tout dit… - Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pasæ? Il suffit que tu me débrouilles leur adresse et leur numéro de téléphone. J'irai leur parler. Peut-être qu'ils seront compréhensifs et accepteront qu'on aille les voir. Rahima est sceptique. - Et tu vas leur dire la vérité ? Tu risques de bouleverser la vie de la petite. Elle est avec sa famille. Elle les connaît, et s'ils ne tenaient pas à elle, ils n'auraient pas cherché à l'avoir sous leur tutelle. La procédure leur a pris plusieurs semaines apparemment. Le juge leur a accordé la garde de la petite. - Je sais mais je ne peux pas rester les bras croisés. Je ne peux pas leur dire la vérité mais je dois faire quelque chose pour les rapprocher. - Je te souhaite bonne chance, alors. Dès que j'en saurai plus, je passerai à l'hôpital, promet-elle. Prends soin d'elle. Elle n'a personne d'autre que toi. - Ne t'inquiète pas. Allah veille sur elle. Le bruit de la sonnerie dans la cour leur parvient. C'est déjà la fin de la récréation. Houari ne tarde pas à retourner à l'hôpital. Samira a été transférée dans une petite chambre. Son regard est éteint. Elle ne sourit pas à son arrivée. - Allez, un petit sourire, la prie-t-il. Je n'aime pas te voir triste. - Tu n'as pas choisi la bonne personne pour égayer ta vie, dit-elle. Houari, je pense qu'on ferait bien de se séparer. Je suis une femme à problèmes. Mes erreurs du passé me pèsent et me gâchent la vie. La vie n'a plus aucun attrait pour moi. Houari prend sa main. Il tente d'accrocher son regard. - Et moi, je ne me vois pas vivre sans toi. J'ai parlé de toi à ma mère et à mes sœurs. J'ai même trouvé un bon prétexte pour accélérer les choses. J'ai menti en leur disant, sans honte, que ta famille allait nous faire la peau si je ne faisais pas le nécessaire. - Tu es complètement fou ! - Oui, et après ? Prépare-toi à m'avoir sur le dos pour le restant de tes jours. C'est ensemble qu'on recherchera Radia et on trouvera une solution pour faire partie de sa vie, à défaut d'avoir son adoption. - Mais je suis sa mère, sa place devrait être auprès de moi. - Elle devrait. Je le voudrais tout autant que toi, même sans attendre d'avoir fait les tests ADN. Mais là, elle est aussi entre de bonnes mains. S'ils ne tenaient pas à elle, s'ils n'étaient pas touchés par le fait qu'elle soit seule et pupille de l'Etat, ils ne l'auraient pas suivie jusqu'ici, insiste Houari. C'est dur à dire mais je crois qu'on ne pourra pas l'avoir rien qu'à nous. Samira éclate en sanglots. Houari s'approche et l'attire contre son épaule, pour qu'elle s'y appuie et pleure. Il tente de la réconforter même si les mots qu'il disait lui semblaient vides de sens. Du fond du cœur, il espère qu'elle sente combien il est sincère et qu'il sera toujours là pour elle. Ils traverseront cette dure épreuve ensemble. Il a mal pour elle mais il ne veut pas le lui montrer. - Ma pauvre petite… - Samira, je te jure qu'on va la retrouver, dit-il. Plus vite que tu ne le crois. Fais-moi confiance !
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.