Autant le dire tout de go, la circulaire ministérielle du MJS portant interdiction de toucher aux statuts des fédérations sportives à quelques encablures de l'organisation des scrutins pour l'élection des nouveaux bureaux exécutifs des instances du sport concerne deux points importants : la composante de l'assemblée générale et les critères d'éligibilité. Echaudé par des expériences antérieures, le ministère de la Jeunesse et des Sports veut éviter la manipulation des statuts par le truchement des deux points cités plus haut par les bureaux sortants qui s'arrogeraient le droit de préparer en douceur une réélection garantie ou encore une succession favorable. La tutelle trouve en tout cas suspect ce genre de velléités de changement des règlements. "Que celui qui veut changer les statuts le fasse au début de son mandat pas à la fin", confie à Liberté une source du MJS. Autrement dit, la FAF doit attendre l'élection du prochain président ou la réélection de Kheireddine Zetchi pour finaliser le processus de mise en conformité des statuts avec ceux de la Fifa. "C'est là un point indiscutable que le ministre Sid Ali Khaldi a réitéré à Kheireddine Zetchi lors du tête-à-tête qu'ils ont eu mardi après-midi au siège du MJS sur demande du président de la FAF pour discuter du contenu de la circulaire. Il n'y aura donc pas d'exception pour la FAF ; toutes les fédérations sont concernées par l'application stricte de la circulaire", explique notre source qui précise que Sid Ali Khaldi aura certainement à s'exprimer sur ce sujet lors de ses prochaines sorties sur le terrain. Du côté de la FAF, c'est le silence radio après l'entrevue du MJS. Pas de réaction officielle mais il apparaît clairement que la FAF appliquera à la lettre la circulaire sous peine d'exacerber les tensions avec la tutelle. Comment on est on arrivé là ? La circulaire ministérielle fait référence "aux dispositions prévues par les lois et règlements en vigueur dans ce domaine, notamment la loi n°13-05 relative à la réglementation et au développement des activités physiques et sportives et en application du décret exécutif n°14-330 définissant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales". Cela laisse croire que la FAF n'a pas respecté ces dispositions réglementaires dans son processus de refondation des statuts et des règlements généraux, ce qui a engendré un tel rappel à l'ordre. Certes, la FAF affirme que la mouture finale des statuts et des règlements devait être soumise ces jours-ci au préalable à l'aval des pouvoirs publics pour étudier leur conformité avec les dispositions citées dans la circulaire avant de convoquer une assemblée générale extraordinaire de la Fédération pour adoption. Ce qui veut dire que l'on est encore loin de la mouture finale. Mais pourquoi la FAF, qui a enclenché le processus il y a plus d'une année, a attendu tout ce temps pour mettre au parfum le MJS sur l'état d'avancement du processus ? Pourquoi établir une correspondance permanente avec la Fifa pour des observations et des validations et omettre de veiller à la même concertation avec le MJS ? Ce travail minimal de concertation obligatoire et nécessaire aurait pu éviter le bras de fer actuel et la mise au point cinglante du MJS. Les points remis en cause par la tutelle auraient pu être portés à la connaissance de la FAF en temps opportun si l'administration du MJS avait pris le soin de s'informer sur le processus en cours au lieu de laisser faire comme s'il s'agissait d'une opération banale. Il est regrettable, du reste, de constater que le MJS a découvert le contenu de la réforme prévue par la FAF à travers la presse alors qu'il est censé être la première administration à être mise au courant pour consultation et validation. Le principe d'indépendence des fédérations nationales si cher à la Fifa n'exclut pas le respect des lois de la République. C'est la Fifa elle-même qui le dit dans ses statuts... S. L.