Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, a haussé le ton d'un cran et signifié le terminus pour toutes les décisions et actions prises hors du cadre de la loi. Après sa salutaire intervention dans l'affaire de l'enregistrement sonore, à travers le dépôt de plainte contre x, il a adressé une circulaire à toutes les fédérations et leurs démembrements leur enjoignant «qu'en cette année électorale, de ne rien modifier dans les statuts, règlements intérieurs, règlements généraux, système de compétitions, code disciplinaire, mouvement des personnels techniques mis à disposition et annulation ou création d'infrastructures ou ouverture d'infrastructures sportives fermées…». Il leur a rappelé la nécessité de s'abstenir de modifier les chapitres sus-indiqués. Ce rappel ferme est adressé à tous ceux qui se préparaient et s'activaient à opérer des changements dans les domaines que le ministre a indiqué avec justesse. Bien sûr, tous les regards sont braqués sur la Fédération algérienne de football (FAF) qui était sur le point d'introduire des changements dans ses statuts. Le ministre a pris la mesure des enjeux derrière lesquels se sont cristallisées toutes les décisions prises depuis plus d'une année, à savoir la transgression de la loi 13-05 du 23 juillet 2013, du décret exécutif 14-330 de novembre 2014 ainsi que l'article 29.6 des statuts de la fédération (adoption d'un nouveau système de compétition hors cadre de la loi et des règlements généraux de la FAF), sans oublier le tour de passe-passe exécuté par les mauvais génies qui a consisté en la modification d'un article des règlements généraux sans le valider par l'assemblée générale, organe souverain et délibérant de la fédération, article 23, compétences de l'assemblée générale. Comment les membres de cet organe ont-ils donné leur accord à la forfaiture de la modification du système de compétition alors que la compétition avait commencé ? Dans les us et coutumes, toute modification du système de compétition doit être annoncée une année avant son entrée en vigueur. Des mobiles électoralistes, et probablement d'autres que le commun des acteurs du football peut imaginer, ont fait le lit de cette décision antiréglementaire et antistatutaire. La fédération a foulé aux pieds, à plusieurs reprises, ses propres statuts. On ne compte plus le nombre de fois où l'article 29.6 des statuts a été transgressé avec la complicité et la bénédiction d'une assemblée générale qui n'a jamais mérité autant le surnom de «chambre d'enregistrement». Le ministre Sid Ali Khaldi a tapé là où ça fait mal. Le non-respect des statuts et règlements. C'est une faillite annoncée. Dans ces conditions, nul ne peut ni n'a le droit de faire l'économie d'une mise à bas d'un système légué par la îssaba et géré par les idées et réflexes hérités d'un ordre que le peuple algérien et l'histoire ont condamné. La mise à plat de l'écrasante majorité des décisions et mesures prise depuis le printemps 2017 est d'actualité. Ceux qui brandissent l'étendard et la menace de la FIFA (tiens, tiens !) seraient inspirés de lire les textes d'ici et d'ailleurs comme par exemple l'article 4 de la convention standard FIFA qui précise : «Les organes de l'association sont mis en place par un processus démocratique, libre et indépendant, en conformité avec la législation nationale et les dispositions statutaires, les règlements et les principes de la FIFA et de la confédération concernée.» Il faut trouver autre chose pour intimider le ministre de la Jeunesse et des Sports. Sa riposte graduée en réponse aux multiples dysfonctionnements relevés va, probablement, s'accélérer dans les prochaines semaines. En automne, les feuilles mortes se ramassent à la pelle.