Le champion olympique algérien Taoufik Makhloufi a lancé, hier, un cri de détresse et de désarroi par rapport à la situation dans laquelle il se trouve en Afrique du Sud, où il s'est rendu pour effectuer un stage de préparation. Dans un tweet publié sur son compte officiel, le champion olympique crie son ras-le-bol et son désarroi. "Voilà quatre mois que je suis bloqué en Afrique du Sud, précisément à Johannesburg. Je suis abandonné ("marmi", sic) Mais aucune action de rapatriement n'a été effectuée pour le moment, encore moins une volonté des pouvoirs publics de le faire. Cela démontre que je n'ai aucune valeur ni d'importance en tant que citoyen algérien, de surcroît champion olympique qui a défendu dignement les couleurs nationales. Ce sont des mots qui proviennent du fond du cœur, je n'ai fait qu'écrire ce que j'éprouve", a-t-il écrit. Ce message fort est destiné aux pouvoirs publics en vue de rapatrier Taoufik Makhloufi qui vit mal sa situation actuelle, sachant qu'il est un missionnaire envoyé justement par l'Etat algérien afin d'effectuer la préparation préolympique en vue des JO de Tokyo. "Nous sommes arrivés à Johannesburg le 17 mars pour un stage de préparation de cinq semaines qui devait prendre fin le 20 avril, avant de rentrer en France pour prendre part éventuellement à quelques meetings en Europe avant de rallier Tokyo pour les JO initialement prévus cet été, en juillet-août, mais entre-temps tout a été reporté pour l'année prochaine à cause de la Covid-19, ce qui était une bonne chose pour tout le monde, mais voilà que nous sommes bloqués en Afrique du Sud car, entre-temps, tous les vols ont été annulés", nous avait confié Makhloufi sur ces mêmes colonnes fin avril dernier, lui qui aurait voulu rentrer au pays et passer tout au moins le mois de Ramadhan auprès de sa famille en Algérie. "Sincèrement, j'aurais donné cher pour passer le Ramadhan avec les miens, mais le destin en a décidé autrement. Je n'ai pas d'autre choix que de me faire une raison en attendant de voir le bout du tunnel", a fait savoir notre champion d'où il réside, précisément à Bedfordview, une banlieue de Johannesburg. Et même si le personnel de l'ambassade algérienne est aux petits soins avec le champion olympique algérien, toujours est-il que son souhait le plus cher est de rentrer au pays dans les plus brefs délais. Makhloufi n'est pas le seul à connaître cette mésaventure, puisqu'un groupe d'athlètes se trouve aussi bloqué au Kenya. Il s'agit de dix personnes, entre encadreurs et athlètes dont les deux jeunes spécialistes du 800 m, Yassine Hathat et Mohamed Belbachir. Ils ont rallié le Kenya le 10 février et le stage devait prendre fin le 15 mars, mais voilà que le retour en Algérie fut annulé en l'absence de vols internationaux en provenance du Kenya. "Pourtant, notre stage de préparation s'est bien déroulé en altitude, dans la ville d'Iten où se prépare pratiquement toute l'élite mondiale de l'athlétisme. Malheureusement, à notre retour à Nairobi, nous avons été désagréablement surpris par la fermeture de l'aéroport international de la capitale kényane", nous avait indiqué l'entraîneur national du demi-fond, Amar Benida. Voilà maintenant quatre mois que Makhloufi et les autres athlètes sont bloqués en Afrique, attendant avec impatience un geste des autorités algériennes pour les rapatrier.