Orphelin de son chef historique, le défunt Hocine Aït Ahmed, depuis décembre 2015, le FFS a connu, particulièrement ces deux dernières années, la pire crise de son existence. Avec l'élection, vendredi, de l'instance présidentielle conduite par le premier secrétaire, Hakim Belahcel, le FFS sur lequel planait le spectre de la dislocation en raison des profondes divergences et des divisions qui le minaient, franchit sans aucun doute une étape importante sur le chemin de sa réhabilitation politique. Il réussit à clore une séquence qui a paralysé les structures du parti, entravé son fonctionnement et l'ayant empêché probablement de jouer un rôle auquel il pouvait légitimement aspirer dans l'encadrement de l'insurrection citoyenne de février 2019. Orphelin de son chef historique, le défunt Hocine Aït Ahmed, depuis décembre 2015, le FFS a connu, particulièrement ces deux dernières années, la pire crise de son existence. À une crise organique provoquée par des tiraillements pour le contrôle de l'appareil s'est ajoutée une crise politique à travers des positions erratiques sur les questions qui agitent la scène nationale. Et la démarche adoptée par l'ancienne instance, notamment pour la promotion du consensus national ou encore les rapprochements opérés avec d'autres partis politiques et certaines décisions jugées fantaisistes ont fini par corser la crise. À telle enseigne que des frictions sont apparues au grand jour au sein du parti, allant jusqu'à désorienter les militants. Pis encore, les accusations que s'échangeaient parfois les deux ailes autour de prétendues velléités de rapprochement avec le pouvoir a plombé l'action du parti, devenu par moments inaudible. "Le FFS vient de franchir une étape importante de son histoire. La réussite du congrès national extraordinaire d'aujourd'hui est l'œuvre monumentale de l'ensemble des militantes et des militants du FFS. Nous saluons tous les congressistes et l'ensemble des candidats issus des deux listes engagées dans cette compétition transparente et démocratique. Demain, sera déjà le début de notre mission pour réhabiliter la place du FFS, redonner confiance à tous nos vaillants militants et préparer au bout, un congrès national rassembleur et historique", s'est réjoui, au terme du congrès, Hakim Belahcel. "Lassés par le climat délétère d'affrontement entre groupes et personnes, les congressistes ont privilégié la liste porteuse d'une véritable démarche politique collective qui renoue avec les fondamentaux du FFS." Pourtant, derrière cet optimisme, la mission ne s'annonce pas de tout repos pour la nouvelle direction dont l'objectif affiché est de réunir la famille du FFS et de "ramener à la maison" les anciens cadres éjectés pour une raison ou une autre. Et c'est là le grand défi du parti pour les prochaines semaines, voire les prochains mois. Mais au regard des dégâts occasionnés par l'ancienne direction et les divisions provoquées au niveau de la base, au point que certains se demandent, même aujourd'hui, l'étendue de l'ancrage du parti dans le pays, le rassemblement s'annonce laborieux. Vendredi, Hakim Belahcel a promis de convaincre les anciens cadres, dont certains injustement écartés, de revenir au sein de la grande famille du parti. Mais réussira-t-il son pari ? Karim Kebir