Des militants des droits humains et des élus américains ont vivement dénoncé vendredi dernier l'arrestation de manifestants, interpellés dans les rues de Portland et emmenés par des agents fédéraux circulant dans des véhicules banalisés. "Ce qui se passe en ce moment à Portland devrait inquiéter tout le monde aux Etats-Unis", a lancé Jann Carson, responsable de l'organisation de défense des droits civiques (ACLU) dans l'Oregon. "Habituellement, lorsque vous voyez des gens dans des voitures non siglées prendre de force quelqu'un dans la rue, cela s'appelle un enlèvement", a-t-il ajouté. D'après les médias locaux, des agents fédéraux circulent à travers le centre de Portland et arrêtent des manifestants sans leur fournir de motifs depuis au moins le 14 juillet. Mark Pettibone, 29 ans, a raconté au Washington Post comment il avait été interpellé par des hommes en uniforme kaki surgis d'une fourgonnette civile qui s'était arrêtée près de lui : "On aurait dit un film d'horreur ou de science-fiction." Le jeune homme dit avoir été emmené dans un tribunal fédéral et relâché un peu plus tard sans qu'on lui ait signifié les motifs de son arrestation et s'il était ou non accusé d'un crime. Dans un communiqué publié vendredi, l'agence des douanes et de la protection des frontières (CBP), qui dépend du ministère de l'Intérieur américain, a indiqué que ses agents avaient procédé à l'interpellation après avoir eu des "informations" selon lesquelles Mark Pettibone figurait sur une vidéo où il était "soupçonné" de s'en être pris physiquement à des agents ou biens fédéraux. Des agents fédéraux ont été déployés à Portland afin de mettre un terme aux manifestations organisées chaque nuit devant le tribunal fédéral de la ville pour protester contre les brutalités policières et le racisme. La gouverneure démocrate de l'Oregon, Kate Brown, a critiqué sur twitter l'intervention du gouvernement dans la ville. "Cette comédie politique du président Trump n'a rien à voir avec la sécurité publique", a-t-elle écrit. R. I./Agences