Le chef de l'Etat s'est engagé à accélérer la diversification de l'économie nationale en encourageant l'investissement productif, créateur de richesses et d'emplois. Le président de la République veut créer toutes les conditions idoines pour la réalisation de programmes d'investissement en dehors du secteur des hydrocarbures. Tout investisseur désireux de développer des projets créateurs de richesses et de postes d'emploi bénéficiera désormais, promet Abdelmadjid Tebboune, du soutien et de toutes les facilitations possibles de la part de l'Etat. Aucune chasse gardée n'est permise pour quelque domaine que ce soit. Tous les créneaux d'activité, à savoir les banques, les transports maritime et aérien de voyageurs et de marchandises..., sont ouverts au privé. Les banques, les transports, les services... autant de secteurs pouvant être ainsi investis par tout opérateur économique qui propose un projet sérieux, rentable économiquement et viable socialement. Voulant extirper le pays du joug du pétrole et du gaz, le chef de l'Etat fixe comme objectif de réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement. Il encourage, dans ce sens, toute initiative menant vers des exportations hors hydrocarbures (EHH). "D'ici à la fin de l'année 2021, les EHH atteindront le montant de 5 milliards de dollars contre près de 2 milliards de dollars actuellement", affirme-t-il à l'ouverture des travaux de la "Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle", qui ont débuté hier et qui se poursuivront aujourd'hui au Centre international des conférences (CIC). Un tel objectif est, selon lui, possible car il existe une "volonté politique réelle et une vision économique claire". Des mesures incitatives seront accordées à ces exportateurs notamment un couloir vert au niveau des douanes, tandis qu'une bonne partie des entrées en devises leur sera cédée, promet Abdelmadjid Tebboune. Ces producteurs seront également accompagnés à l'internationale en leur facilitant l'accompagnement des banques et l'assistance de la diplomatie dont les représentants commerciaux, les chambres de commerce... "Les EHH nécessitent un soutien logistique, bancaire et diplomatique", reconnaît-il. L'Etat mettra, à ce propos, la somme de 1 900 milliards de dinars et près de 12 milliards de dollars des réserves de change dans la cagnotte pour l'exercice 2020. Le Président confirme les décisions liées à la dépénalisation de l'acte de gestion et la liberté de l'acte d'investir. Toutes ces dispositions relèveraient dorénavant des codes de commerce et des investissements. "Toutefois, Ces avantages ne seront jamais octroyés dans les cas de corruption et de blanchiment d'argent", tient à préciser Abdelmadjid Tebboune. Il exhorte les opérateurs à éviter les investissements lourds devenus aliénants à cause du temps et des financements considérables qu'ils exigent. Il est plus judicieux, suggère-t-il, d'opter pour des projets qui peuvent être concrétisés localement par des PME, des microentreprises, des start-up... avec une parfaite intégration des différents acteurs sans recourir à l'étranger, soit pour les matières premières, les équipements ou les études... Tous les secteurs ouverts au privé Mieux, "les banques sont en mesure de financer jusqu'à 85% du projet surtout pour l'implantation d'usines de transformation de produits agricoles", indique-t-il pour ne citer que cet exemple. Le Président n'hésite pas à évoquer une certaine catégorie d'investisseurs privés qui n'exploitent et ne vivent que grâce à l'argent public. "Une dizaine d'années après le lancement du projet, où est l'argent que les banques t'ont prêté ? Est-il investi dans des projets d'hôtels 5 étoiles à Barcelone (Espagne) ?" s'interroge le Président, allusion faite à l'homme d'affaires Ali Haddad. Outre la réduction sensible dans la valeur des importations de services, la maintenance des équipements de Sonatrach estimées à 5 milliards de dollars/an..., d'autres créneaux peuvent être exploités en urgence tels que les mines, explique-t-il. Par ailleurs, le secteur agricole doit être exploité de manière plus approfondie. Pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie, faut-il le souligner, la valeur de la production agricole évaluée à 25 milliards de dollars a dépassé celle des recettes pétrolières qui se situent entre 23 et 24 milliards de dollars. L'autre domaine cité par le chef de l'Etat a trait à l'industrie pharmaceutique dont le pays peut réduire la facture des importations de 400 millions de dollars en 2020 et entre 800 millions et un milliard de dollars en 2021. Le premier magistrat du pays met, en outre, l'accent sur l'urgence de parachever le processus de numérisation des secteurs économique et financier. C'est le seul moyen pour mettre fin à l'"opacité voulue et sciemment entretenue" dans laquelle sont gérés ces secteurs. D'où la nécessité, relève-t-il, d'accélérer les réformes financières et fiscales. "L'impôt doit être utilisé comme un moyen incitatif et non pas dissuasif", conclut-il.