Empêtré en Irak, mis à mal dans sa gestion du cyclone Katrina, qui a révélé l'autre revers de l'Amérique, Bush n'est plus en mesure d'en découdre avec l'Iran, accusé par lui de fabriquer la bombe atomique. Il s'en remet à l'Aiea, tout en se félicitant de l'adhésion de la Russie à ses inquiétudes. Poutine se dit aujourd'hui inquiet par le programme nucléaire iranien, mais souhaite privilégier encore le potentiel diplomatique. “Nous ne voulons pas que les Iraniens possèdent des armes nucléaires”, a martelé Bush lors d'une conférence de presse conjointe à la Maison-Blanche, à l'issue d'un entretien avec Poutine qui, quelques minutes plus tard, devait affirmer que ses positions sont très proches avec celles de Bush ! Le président russe a toutefois ajouté que le président iranien Ahmadinejad l'avait assuré du fait que l'Iran ne cherche pas à se doter d'armes nucléaires. Il sait de quoi il parle puisque la Russie est le grand partenaire de l'Iran dans le cadre de son programme de développement de technologie nucléaire. Bush soutient pour sa part que ce programme n'est qu'une couverture en vue de l'acquisition de l'arme nucléaire et souhaite que l'Aiea défère ce pays devant le Conseil de sécurité de l'ONU en vue de “sanctions”. Le président iranien, devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a tenté, de son côté, de rassurer sur ses intentions pacifiques, alors que la troïka européenne, Grande-Bretagne, Allemagne et France, a pratiquement échoué dans ses négociations diplomatiques devant lever l'embargo dont est frappé l'Iran contre son acceptation de mettre son programme nucléaire sous contrôle international. Bush met le paquet, exerçant des pressions sur l'Aiea, qui est restée, jusqu'ici, assez réservée sur les supputations américaines. L'exécutif de l'Aiea se réunit aujourd'hui et Bush attend de cette agence onusienne de saisir le Conseil de sécurité. Poutine s'est d'autant plus résolue à rejoindre Bush sur cette question, qu'il est pressé de voir son pays rejoindre l'OMC. Les propositions du nouveau président iranien à New York, pour régler cette question du nucléaire, ont été froidement accueillies par Washington et Paris, qui se sont déclarés peu convaincus. D. Bouatta