Dans une longue déclaration conjointe, le Comité national pour la libération des détenus et la Coordination nationale des universitaires algériens pour le changement s'élèvent contre la poursuite de la "politique de répression" pratiquée à l'encontre du peuple algérien qui aspire depuis le 22 février 2019, à travers la lutte pacifique, "au changement radical du système et l'instauration d'un Etat de droit garantissant la liberté d'expression et le respect des libertés individuelles et collectives". Les signataires de la déclaration appellent pour la circonstance à "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion, arbitrairement incarcérés dans les geôles du pouvoir" et à "l'arrêt des poursuites judiciaires contre les citoyens pacifiques et les journalistes", ainsi qu'à "la réhabilitation de tous les détenus d'opinion dans leurs droits pleins et entiers". Le CNLD et la Cnuac n'hésitent pas à souligner que "malgré la double répression policière et judiciaire", le peuple algérien, qui vient de boucler le 18e mois du Hirak enclenché le 22 février 2019, a su préserver le caractère pacifique "de cette révolution qui a renforcé l'unité du peuple dans sa quête de liberté et de justice". Dans le même le registre, les deux organisations en question n'omettent pas de rappeler que les marches pacifiques ont été suspendues depuis cinq mois à l'initiative des citoyens, alors que "le pouvoir reconduit, sans pause, les mécanismes habituels de sa survie". Sur un autre plan, le CNLD et la Cnuac s'insurgent contre les pratiques du pouvoir en recourant à l'utilisation et à la "manipulation" des dates symboles de l'Histoire du pays à des "fins politiques". "Dénué de toute légitimité, depuis l'indépendance, et après le coup de force du 12/12 contre la souveraineté du peuple, le système, fidèle à lui-même, cherche à dévoyer, à nouveau, des dates symboles de l'Histoire de l'Algérie", peut-on lire dans la déclaration conjointe rendue publique avant-hier samedi. Le CNLD et la Cnuac qualifient, d'ailleurs, la "manipulation" de la date du 1er Novembre, pour l'inauguration de la "Grande mosquée", "de grave déviation et d'atteinte aux symboles de la Nation algérienne". Pour ces deux organisations, la Grande mosquée d'Alger "incarne par excellence le gaspillage et la corruption des mandats bouteflikiens". Les deux associations s'élèvent aussi contre l'instrumentalisation de la date du 1er Novembre pour la tenue du référendum sur la révision de la Constitution. Pour les signataires de la déclaration, ces décisions interviennent au "moment où les militants hirakistes sont systématiquement arrêtés, au moment où de lourdes peines sont, arbitrairement, prononcées contre les journalistes et toute personne opposante, et à l'heure où des procès sont renvoyés aux calendes grecques et que les mandats de dépôt se multiplient, le pouvoir actuel veut nous imposer un simulacre de référendum". Alors que l'article 49 de la Constitution actuelle stipule que "la liberté de manifestation pacifique est garantie au citoyen dans le cadre de la loi qui fixe les modalités de son exercice". Le CNLD et la Cnuac ont tenu, enfin, à dénoncer la "gestion chaotique de la rentrée sociale, scolaire et universitaire".