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Dans la plupart des établissements, les directeurs ont agi tout seuls L'Organisation des parents d'élèves et l'association des directeurs d'école en colère
Alors que la rentrée scolaire s'est déroulée dans des conditions quasi normales à Alger, n'était la situation sanitaire exceptionnelle liée à la Covid-19, des échos font état d'une réalité amère : les moyens n'étaient pas au rendez-vous, à telle enseigne que dans certaines communes de l'Algérie profonde des parents n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école. Ainsi, le président de l'Organisation nationale des parents d'élèves (ONPE), Ali Benzina, dira tout de go : "Si nous devons dire la vérité, le protocole sanitaire n'a pas été appliqué, si ce n'est dans les écoles montrées à la télévision, ou à l'occasion de la visite d'un wali dans un établissement scolaire." Selon lui, en raison du manque de moyens matériels mis à leur disposition, "les établissements scolaires n'arrivent pas à appliquer ce protocole y compris dans la capitale". Notre interlocuteur qui ne mâche pas ses mots, assène ses vérités : "Aberrant. Certains parents d'élèves n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école. C'est là, la dure réalité." Et d'enchaîner : "C'est bien de montrer aux responsables une belle image de nos établissements scolaires, mais est-ce valable pour tout le pays ?" "Dans certaines communes, dit-il, les APC n'ont pas donné le moindre centime aux écoles. Ce sont les enseignants, directeurs et parents d'élèves qui ont fourni l'effort financier essentiel à la rentrée des classes et ont même contribué à la désinfection et à l'entretien de ces établissements." Et, d'après ses dires, les exemples sont légion. Pour sa part, le secrétaire général de l'Association des directeurs des établissements primaires (Adep), Abdelkader Kaïd, a indiqué qu'"à une grande échelle, le protocole sanitaire n'a pas été appliqué au premier jour de la rentrée scolaire. Les communes n'ont pas assumé convenablement leur devoir sur l'ensemble du territoire national, à l'exception de la capitale. Dans la plupart des établissements, hormis certaines aides de parents d'élèves, les directeurs ont agi tout seuls". Résultat : ce protocole a été réduit au strict minimum, par exemple, la distanciation physique, la division en groupe, mais pas de masques de protection, pas de gel... Les communes — à l'exception de quelques-unes telle celle d'El-Oued — n'ont pas assumé, a-t-il en outre affirmé. Il a précisé que ces dysfonctionnements dans la fourniture des moyens pour la rentrée sont dus au manque de coordination entre les différents départements ministériels en charge de la question, notamment ceux de l'Intérieur et de l'Education nationale. Aussi, au-delà des moyens, se pose la question de l'aspect pédagogique. Ainsi le président de l'Association des directeurs des établissements primaires se demande si l'on arrivera à terminer le programme dans les 14 heures prévues par le protocole.