Le FMI évoque une baisse de la marge de manœuvre budgétaire dont disposait l'Algérie avant la crise du fait de l'augmentation de l'endettement. La conjugaison d'une dette et de besoins de financement plus élevés et des difficultés à mettre en œuvre les mesures ambitieuses de rééquilibrage budgétaire qui étaient prévues, devrait éroder l'espace budgétaire dans l'ensemble de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) et Caucase et Asie centrale (CAC). C'est ce que relève le Fonds monétaire international (FMI), dans ses perspectives économiques régionales, publiées récemment. Le rapport souligne que les pays des régions ont réagi à la pandémie de Covid-19 en prenant rapidement des mesures strictes afin d'en atténuer la propagation et les répercussions, mais continuent de faire face à un environnement incertain et difficile. Les pays exportateurs de pétrole ont été les plus fortement frappés, sous la forme d'une "double peine" imposée par la pandémie et par les fortes baisses de la demande et des prix du pétrole qui en ont résulté. Selon le FMI, la crise a accentué des vulnérabilités importantes dans la région : endettement excessif, besoins de financement considérables, exposition à la volatilité des marchés pétroliers, chômage et informalité élevés. "Tous ces facteurs pourraient entraver la reprise et accentuer les séquelles de la crise", estime l'institution de Bretton Woods. Cette dernière constate que pour l'ensemble du groupe des pays exportateurs de pétrole, les ratios dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) restent assez modérés (46% du PIB dans la région Moanap), mais quelques-uns de ces pays sont confrontés à une dette brute bien plus élevée, citant l'Algérie. Le FMI anticipe une hausse à des niveaux élevés de la dette publique de l'Algérie à moyen terme. "Outre son évolution en 2020, la dette ne se stabilise pas selon les projections de référence en Algérie", indique le rapport, relevant que le portefeuille non négligeable de titres publics de la Banque centrale est un facteur qui atténue les préoccupations que suscite la viabilité de la dette dans notre pays. Le document évoque une baisse de la marge de manœuvre budgétaire dont disposait l'Algérie avant la crise, du fait de l'augmentation de l'endettement. Evoquant les conditions de financements pré-Covid-19 et post-Covid-19, ainsi que les perspectives à moyen terme, le FMI pointe un risque élevé concernant de la dette à moyen terme et en matière de besoins de financements bruts. Par contre, l'institution financière international est optimiste sur le plan de l'ajustement budgétaire. Le rapport signale, également, pour l'Algérie, une exposition forte et croissante des banques publiques à des prêts de piètre qualité aux entreprises publiques. Pour le FMI, l'Algérie, dont l'espace budgétaire est restreint, devrait "s'attacher à agir de manière bien ciblée, à bien réorienter leurs dépenses et à continuer de reconstituer leurs volants budgétaires". Le rapport table sur un cours moyen du baril de pétrole qui serait de 41,69 dollars en 2020 et de 46,70 dollars en 2021. "Après une chute qui a amené, entre mars et avril, les cours du pétrole à leur niveau le plus bas de ces vingt dernières années, l'accord conclu par l'Opep+ en avril et prolongé en juin (avec pour effet une réduction de la production pétrolière) a permis de stabiliser les cours. Si 50% de la baisse survenue depuis fin 2019 ont été effacés, les prix restent à ce jour 40% au-dessous des niveaux d'avant la Covid-19", lit-on dans le document. À court et moyen terme, l'offre pléthorique et le niveau élevé des stocks de pétrole demeurent une source de préoccupation, estime le FMI, tandis que le faible volume du trafic aérien continue de peser sur la demande (malgré le redémarrage des déplacements routiers). Les courbes des prix à terme indiquent que le prix du baril devrait remonter à 48 dollars à moyen terme, soit 25% environ en deçà du cours moyen de 2019.