Les structures hospitalières publiques sont saturées à hauteur de 45% au niveau national, et seules 15 wilayas connaissent une saturation de 50%. C'est ce qu'a annoncé hier, sur les ondes de la radio locale de Sétif, le Pr Lyès Rahal, directeur général des services de santé au ministère de la Santé et membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus. Celui-ci a aussi indiqué que près de 20 000 lits sont réservés aux malades atteints du nouveau coronavirus aux quatre coins du pays. Le Pr Rahal a, par ailleurs, soutenu que "les services du ministère de la Santé ont, au 22 octobre écoulé, enregistré pas moins de 3 000 patients atteints de la Covid-19 et 9 000 jusqu'à vendredi passé". D'où, selon lui, "la nécessité de tirer la sonnette d'alarme, notamment au niveau de certaines wilayas". Lors de son intervention, l'ancien directeur général de l'Institut national de santé publique (INSP) a souligné que Sétif, où le taux de saturation a dépassé la moyenne nationale, connaît une grande pression sur les services et lits dédiés à la Covid-19 et à la réanimation. Cette situation est, selon lui, essentiellement due à la nature de la région qui est un carrefour important et à la densité de population, en couvrant un bassin de pas moins de 5 millions d'habitants. "Des instructions ont été données aux responsables du secteur de la santé au niveau de la wilaya pour revoir à la hausse le nombre de lits dédiés à la Covid-19 et ce, durant les prochaines 48 heures, afin de faire face à toute urgence", a affirmé le Pr Rahal. S'il n'a pas nié la pression sur l'oxygène médical subie par nombre d'hôpitaux, il a, toutefois, assuré qu'aucune pénurie n'a été enregistrée aux quatre coins du pays. Pour étayer ses propos, le Pr Bouzid avance le chiffre d'un million de mètres cubes d'oxygène fournis par quatre fournisseurs aux hôpitaux pour pas moins de 12 000 patients durant le mois d'octobre dernier. Rappelant que la PCR est dédiée aux personnes présentant des symptômes, le représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a souligné que le nombre de laboratoires assurant cet examen (PCR) est passé de 3 au début du mois de mars dernier à 56 laboratoires (30 publics et 26 privés) au mois de novembre en cours.Il a annoncé que des conventions ont été signées avec 30 laboratoires universitaires pour la réalisation desdits tests. Pour davantage d'efficacité, il a aussi été demandé aux directeurs de la santé et de la population à travers les 48 wilayas du pays de désigner un "Covid manager" qui sera le lien direct et permanent avec le Comité de suivi de la pandémie de coronavirus, tout en déplorant les fausses informations relayées sur les réseaux sociaux et qui sont, selon l'invité de Radio Sétif, dues à l'absence de canaux de communication. S'agissant des vaccins, le Pr Lyès Rahal s'est réjoui d'annoncer que l'Algérie, qui détient différents programmes de vaccination, est pionnière au niveau du continent africain, en veillant depuis le mois d'août écoulé sur l'étude du vaccin qui sera importé. "Une commission de travail ministérielle se penche sur ce dossier depuis le mois d'août passé. Elle veille au choix du vaccin qui sera retenu et, du coup, importé, car nous ne badinerons pas avec la santé de nos concitoyens. Le vaccin sera conforme aux normes de l'OMS", a conclu le Pr Rahal.