Face à l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie préconise "la mise en place d'un comité de sages représentatif" qui formulera une nouvelle organisation politique. De plus en plus de partis politiques et de personnalités nationales évoquent la nécessité pour le pays d'aller vers une période de transition afin de sortir de la crise politique. Outre certaines formations politiques, des personnalités, à l'image d'Abderrahmane Hadj-Nacer, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, proposent une période de transition qui sera managée par un groupe de personnalités. Dans une intervention sur Radio M, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie Abderrahmane Hadj-Nacer propose de "confier le pays à thajmaât", un "comité de gestion" dans lequel "nous trouvons suffisamment de représentativité de courants et d'âges". Il a précisé qu'il ne parle pas d'un "Conseil national de transition". Plus précis, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie indiquera qu'il s'agit d'un groupe restreint de quatre à cinq personnes à leur tête une personnalité reconnue pour sa sagesse, car "nous avons besoin de sagesse", a-t-il insisté. "Nous avons besoin de quelqu'un qui puisse parler à la population". Cette dernière "a perdu confiance, elle en a marre des promesses", a-t-il dit. Abderrahmane Hadj-Nacer ajoutera que la mission de ce groupe sera de faire des propositions pour une "nouvelle organisation politique", des projets économiques et des projets d'institutionnalisation qui "représentent la population aujourd'hui". Mais cela doit être proposé directement au peuple, préconise l'orateur. "La population a évolué. Nous avons une classe moyenne intelligente. C'est un peuple conscient et cela a été prouvé au Hirak, il faut avoir confiance en lui", a-t-il dit. L'ancien gouverneur de la Banque centrale n'est pas le seul homme politique à formuler une proposition de sortie de crise pendant que le pouvoir nie l'existence de tout problème de gouvernance. Deux jours auparavant, le leader du parti islamiste, MSP, Mouvement de la société pour la paix, a proposé, mercredi dernier, d'aller vers une "période de transition" pour sortir le pays de la crise. Cela passe par "une conférence nationale inclusive qui va conduire à la constitution d'un gouvernement d'union nationale" et la "révision de s lois importantes, comme celles des partis et des élections, pour parvenir à des élections transparentes". La proposition rejoint également celle du Pacte pour une alternative démocratique (PAD) qui milite depuis des mois en faveur de l'instauration d'une période de transition qui conduira le pays vers un changement radical de l'Etat. Mais contrairement aux autres groupes politiques, les partis du PAD préconisent un processus constituant. Dans ce groupe, des partis à l'image du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et l'Union pour le changement et le progrès (UCP), ont déroulé, depuis le début du Hirak, une feuille de route précise pour une sortie de la crise. Chez d'autres partis politiques, on préfère aller vers un dialogue national. C'est ce que propose le Front des forces socialistes qui, tout en quittant le PAD, a lancé l'idée d'une conférence nationale souveraine qui aura lieu en ce mois de décembre. Mais le parti politique n'a précisé ni la date ni l'identité de ceux qui participeront à cette rencontre qui se veut "inclusive". Interrogé récemment sur les parties qui seront conviées, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, avait répondu que "naturellement, on ne peut pas évoquer un dialogue national en excluant le pouvoir". Mais les contours de cette rencontre ne sont toujours pas connus. Tout comme la réponse des autorités.