Face à la faible pluviosité surtout en cette période automnale coïncidant avec la campagne des labours-semailles, la wilaya de Sidi Bel-Abbès est désormais confrontée à un déficit hydrique criant, a-t-on appris du directeur de wilaya des ressources en eau, Laïd Barktlit. Ce qui n'a pas manqué d'avoir un impact sur l'alimentation en eau potable (AEP), en raison de la baisse inquiétante des réserves hydriques des quatre barrages desservant l'ensemble de la wilaya. Le premier barrage est celui de Sidi Abdelli (wilaya de Tlemcen), qui alimente 18 communes, soit 60% de la population de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, avec une quantité journalière de 70 000 m3/j. "La réserve actuelle de ce barrage est inférieure à 18 millions de mètres cubes et elle ne peut assurer qu'une autonomie de 5 à 6 mois, et là, il faut tirer la sonnette d'alarme. Donc, il doit y avoir une alternative pour régler ce problème définitivement", a souligné M. Barktlit. La capacité de ce barrage est de plus de 110 millions de mètres cubes. Même constat pour le barrage de Bouhanifia (sa capacité est de 100 millions de mètres cubes) relevant de la wilaya de Mascara, qui dessert les communes de Sfisef et de Mostefa-Ben Brahim. "Le niveau de remplissage de ce barrage a atteint un volume mort, et la situation est critique. Pour l'instant, on n'a que les forages pour assurer l'AEP de ces deux communes de l'est de la wilaya. Là aussi, des solutions urgentes s'imposent", a indiqué le directeur des ressources en eau de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. Pour ce qui est de Cheurfa, dont la capacité hydrique est de 70 millions de mètres cubes et qui alimente Oued Mebtouh, Boudjebha El-Bordj et Aïn Aden, sa réserve d'eau est estimée à 11 millions de mètres cubes et peut assurer l'AEP jusqu'à la saison estivale, a assuré la même source. Quant au barrage Sarno, implanté à Delahim (wilaya de Sidi Bel-Abbès), il dessert les communes de Sidi Hamadouche, Sidi Brahim et Zerouala dans la partie nord de la wilaya, dont les besoins sont évalués à près de 8000 m3/jour. Il est actuellement rempli à 5 millions de mètres cubes alors que sa capacité théorique est de 21,25 hm3. "Avec cette réserve d'eau, on peut répondre aux besoins des citoyens jusqu'à la prochaine saison estivale et même au-delà", s'est félicité M. Barktlit. Abordant les projets destinés pour l'amélioration de l'AEP pour les cinq prochains mois, notamment dans les communes qui souffrent de restrictions, il a rappelé qu'une série d'opérations a été lancée dans le cadre du renforcement de l'AEP au profit des populations. Ces projets concernent la réalisation de 9000 m3 de forages pour alimenter les communes de Ténira, Sefioun et Sidi Bel-Abbès. "Cette opération a été approuvée par la commission des marchés, mais elle est gelée alors qu'elle aurait pu assurer un apport de 15 000 m3/j à même de couvrir les besoins de 15 communes, soit une population de 50 000 habitants", a précisé le directeur des ressources en eau. Et à celui-ci de rappeler que les besoins de la ville de Sidi Bel-Abbès sont de 75 000 m3 avec un déficit dans les capacités de stockage qui est de 39 000 m3. Pour atténuer ce manque d'eau, il y a un projet en cours pour la réalisation de deux réservoirs de 20 000 m3 chacun. Une autre alternative est également prévue pour alimenter des cités du chef-lieu de wilaya et 18 autres communes à partir du barrage de Sid Abdelli, mais aussi à partir de la station de dessalement BC3 de Bouhlou (Tlemcen), sans parler de la réalisation de la connexion du réservoir RT2 de l'aval Honaine pour le renforcement par une quantité de 60 000 m3 de l'AEP la ville de Sidi Bel-Abbès. Ces mesures sont, aux yeux de M. Barktlit, à même de répondre de façon durable aux besoins d'une population de 463 000 habitants, non sans faire part d'un autre projet destiné à "la réhabilitation du système de transfert des trois stations de pompage de Sid Abdelli". Une enveloppe de 1,3 milliard de dinars a été allouée à ce projet.