Composé de plus de 30 familles éparpillées à travers l'ensemble de son territoire, le douar El-Ouabed (commune d'Ouled Farès, au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef) est privé de voies de communication dignes de ce nom. Celles qui y existent sont toutes impraticables puisque non bitumées, caillouteuses et cabossées. Elles ne répondent pas aux normes et sont un vrai cauchemar pour les automobilistes. "C'est parce que l'état dans lequel se trouvent les voies de communication dans certaines des fractions que compte notre douar est plus que lamentable, que le problème du transport en général se pose avec acuité ici", lancent des villageois d'El-Ouabed. D'après des témoignages de plusieurs des habitants de ce douar, ce sont surtout les enfants scolarisés qui sont pénalisés car ils souffrent le martyre à longueur d'année, en faisant plusieurs fois par jour le trajet entre leur domicile familial et l'école. "Aucun véhicule ne peut circuler sur ces pistes sans subir de sérieux et coûteux dégâts. En hiver, tout le monde patauge dans la boue mélangée aux eaux usées. Pendant toute la période des chaleurs, la poussière rend l'air irrespirable. Ce qui n'a pas été sans conséquence sur la santé des habitants. Il faut savoir que le nombre de personnes atteintes de maladies respiratoires (asthme et allergies) est très élevé ici, particulièrement les enfants et les personnes âgées", déplorent plusieurs citoyens du douar, qui pointent le doigt vers les responsables locaux qui, selon eux, ont tourné le dos à leur revendication, à savoir procéder à la réalisation de nouvelles voies de communication dans leur douar. Ils affirment que c'est à dos d'âne que leurs enfants se rendent à l'école en parcourant une distance 4 km. "Même si dans ce douar certains parents d'élèves disposent de véhicules personnels, ils ne s'aventurent pas à circuler sur ces maudits chemins, de peur d'être victimes de pannes et de dommages, étant donné l'état catastrophique des pistes. La seule solution pour nous, ce sont les ânes qui remplacent les bus scolaires ici", se désolent nombre de parents d'élèves à El-Ouabed, non sans ajouter : "Si la plupart de nos enfants ne dépassent pas le cycle primaire, c'est parce qu'ils n'arrivent jamais à temps à leurs classes, surtout pendant les périodes de compositions, et ils sont, à chaque fois, renvoyés par les chefs d'établissement qui ne cherchent même pas à connaître les causes de leurs absences et de leurs retards répétés." Aussi, ensemble, les mêmes plaignants interpellent le wali pour que de nouvelles routes soient réalisées dans leur village, des réalisations qu'ils attendent depuis de longues années.