Une commémoration a minima et toute symbolique a eu lieu à Heddada, commune algérienne située à moins d'un kilomètre de la frontière algéro-tunisienne et de la ville de Sakiet. En raison de la pandémie de Covid-19, la commémoration du 63e anniversaire des événements de Sakiet Sidi Youssef a été célébrée de manière inédite cette année, Algériens et Tunisiens n'ayant pu se rencontrer pour honorer ensemble la mémoire des victimes de cette tragédie, comme ils l'ont toujours fait jusqu'ici. Ainsi, les habitants de la wilaya de Souk Ahras ainsi que ceux du gouvernorat du Kef, dont dépend territorialement la petite ville martyre de Sakiet Sidi Youcef, ont été contraints de se recueillir chacun de son côté sur les tombes de ceux et celles qui sont tombés sous les bombes de l'armée coloniale en ce jour fatidique. Une commémoration a minima et toute symbolique a donc eu lieu à Heddada, commune algérienne située à moins d'un kilomètre de la frontière algéro-tunisienne et de la ville de Sakiet. En présence des officiels, des élus locaux et des représentants de la famille révolutionnaire réunis dans la villa d'hôtes de cette localité, le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des ayants droit, Laïd Rebika, a tenu à rappeler que le raid aérien qui avait anéanti la paisible ville de Sakiet Sidi Youcef, le 8 février 1958, visait à désolidariser le peuple frère tunisien de la cause algérienne qu'il soutenait. "Mais cette lâche agression n'a fait que renforcer, au contraire, la détermination des deux peuples à s'attacher fermement aux valeurs communes et à la lutte unie pour le recouvrement de la souveraineté nationale", dira-t-il. Et d'ajouter que cet événement douloureux a été un des grands chapitres de la résistance, de la cohésion et de la fraternité sincère entre les peuples algérien et tunisien. M. Rebika a souligné que cet acte de mémoire soutenu est une raison majeure pour consolider les rapports bilatéraux des deux pays frères et les renforcer dans divers domaines, notamment économique et social. Ce sont justement ces deux volets qui ont été évoqués par le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des ayants droit, le wali de Souk Ahras, Lounès Bouzegza, et l'ambassadeur d'Algérie en Tunisie, Azzouz Baâlal avec les officiels tunisiens, lors de leur rencontre, avant-hier, au siège du gouvernorat du Kef, en marge de la cérémonie de recueillement à la mémoire des chouhada. De retour sur le sol algérien, le wali de Souk Ahras a indiqué que les discussions ont porté sur les projets de partenariat en cours de réalisation et ceux en maturation dans les domaines du commerce, de l'agriculture, de l'énergie et de la santé à travers la bande frontalière, tout particulièrement les six communes dépendant de la wilaya de Souk Ahras. "Il a été question des échanges commerciaux bilatéraux qu'il faut encadrer par des textes de loi afin de mieux les asseoir. Nos frères tunisiens ont réitéré la volonté de leur gouvernement de consolider davantage les liens qui nous unissent", a affirmé M. Bouzegza. Ce dernier a annoncé que la délégation algérienne a profité de cette circonstance pour remettre officiellement un lot de plusieurs tonnes de médicaments et d'équipements médicaux pour la lutte contre la pandémie de coronavirus aux autorités tunisiennes.