Bien que leur nombre était moins important en comparaison avec les rendez-vous hebdomadaires des années 2019 et 2020, des dizaines de citoyens de Sidi Bel-Abbès ont renoué, hier, avec la protesta pour marquer, comme il se doit, ce deuxième anniversaire du Hirak et réitérer leurs revendications. Ils ont sillonné les rues de la ville en scandant à tue-tête "Silmiya, silmiya, nos revendications sont légitimes", "Silmiya, silmiya, et on aura notre indépendance", "Un Etat civil et non militaire", "Nous sommes les fils de Zabana et on ne fera pas marche arrière", etc. Encadrés par un important dispositif policier, les manifestants ont déferlé sur les boulevards et les ruelles de la ville en arborant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire les divers slogans scandés depuis le début de cette mobilisation populaire. Après quelques heures, les manifestants se sont dispersés dans le calme et sans aucun incident. À Chlef, les citoyens n'ont pas pu célébrer le deuxième anniversaire du Hirak. En cause, un dispositif sécuritaire impressionnant qui a quadrillé toute la ville. En tenue ou en civil, les policiers ont occupé le centre-ville dès les premières heures de la journée. Des brigades anti-émeutes ont également été postées devant les sièges de la wilaya, de l'APC, de la daïra et de la Grande-Poste, mais aussi devant plusieurs autres édifices publics. Les regroupements de personnes étant interdits, les réfractaires sont rappelés immédiatement à l'ordre et sommés de quitter les lieux. Idem pour la ville de Tiaret qui a vu, elle aussi, la marche commémorative du deuxième anniversaire du Hirak avortée. La ville était, dès les premières heures de la matinée, complètement investie par un dispositif impressionnant de policiers qui ont particulièrement ciblé certaines places où les hirakistes avaient l'habitude de se regrouper, à l'image de la place des Martyrs (Carnot), la place du 17-Octobre (place Rouge) ou encore celle du Régina, ainsi que les alentours de l'Opow Kaïd-Ahmed, le point de départ habituel des marches. Néanmoins, des dizaines d'activistes du Hirak ont tenté de tenir un rassemblement à place des Martyrs, mais ils ont vite été mis en échec par les policiers. Selon des hirakistes, plus d'une trentaine d'individus ont été interpellés et embarqués dans diverses sûretés urbaines pour des formalités d'usage, comme c'était le cas le 16 février dernier lorsque 17 hirakistes ont été interpellés à Tiaret et à Sougueur, pour être relâchés en fin de journée.