S'ils se félicitent de la franchise du débat engagé avec les autorités, les membres de la coordination des villages d'Aït Yahia Moussa assurent que les mesures annoncées ne constituent que la moitié de leurs revendications. Invitée à une rencontre avec les autorités, au lendemain de la fermeture la RN25 et du siège de l'APC locale, la coordination des comités de village de la commune d'Aït Yahia Moussa, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est dit peu satisfaite des mesures annoncées par les autorités. "On nous a annoncé quelques-unes des mesures prises lors de ladite réunion, mais déjà si elle venait à se concrétiser, ce ne serait que la moitié de nos revendications qui auraient été prises en charge. Des engagements ont été à nouveau pris concernant, entre autres, l'alimentation en eau potable. Mais nous n'y croyons pas, car les mêmes engagements ont été pris par le passé sans qu'ils soient honorés", a expliqué un habitant du village Tachtiouine. Comme cet habitant, ce sont tous les membres de la coordination qui disent ne plus vouloir "se laisser berner par ces promesses". "Il est vrai qu'il y a eu un débat franc entre nous et les responsables, et nous espérons que cette fois-ci les engagements pris consignés dans un p.-v. aboutiront", nuance un autre membre de la coordination, expliquant que concernant l'eau potable il a été décidé de mettre en service, dans les prochains jours, un nouveau forage au niveau du village Virou pour réguler un tant soit peu la distribution de cette ressources durant la saison estivale. Mais la vraie solution, expliquent-ils encore, n'est toujours pas envisagée, à savoir la rénovation des réseaux de distribution et de la conduite principale qui présentent d'énormes fuites et l'entretien des installations électriques au niveau des forages de l'oued Bougdoura qui tombent souvent en panne, notamment en été suite à des chutes de tension répétitives. La bonne nouvelle est, citent-ils, l'enveloppe de 500 millions de centimes affectée au secteur de la santé pour réhabiliter la polyclinique et la réfection puis l'aménagement de l'ex-maternité rurale en un bloc d'urgences médicales et sa dotation d'une ambulance. "Nous insistons toujours sur l'inscription d'un projet de polyclinique avec toutes les normes requises", réclament, toutefois, les membres de la coordination. En outre, les habitants des villages exigent la prise en charge des routes desservant les villages, dont le CW152 qui dessert une grande partie des villages du versant ouest au chef-lieu communal et la route de Tafoughalt qui se trouve dans un piteux état. "Après le passage des réseaux d'AEP et de gaz naturel, la largeur de la route est réduite de moitié. C'est un danger permanent. Cette route risque même d'être coupée à cause des travaux engagés par le groupe algéro-turc ONE, qui réalise la pénétrante vers l'autoroute Est-Ouest", s'est indigné un transporteur de voyageurs par fourgon dans la région. Selon la coordination, plus de la moitié des villages n'est pas encore raccordée aux réseaux d'assainissement et d'électricité, notamment les logements réalisés dans le cadre de l'habitat rural. En matière de gaz naturel également, soutiennent-ils, plusieurs villages ne sont alimentés que provisoirement, à partir de M'kira pour certains et de Aïn Zaouïa pour d'autres, tant le projet de leur alimentation à partir d'El-Mers n'est pas encore achevé plus de neuf ans après son lancement.