Résumé : Djamel était bien déçu d'apprendre que sa bien-aimée était partie chez sa tante pour se préparer au bac. Son oncle lui conseilla d'en faire autant. Djamel le suivit et révisa avec l'espoir de la revoir. Mais le jour J, elle ne se présenta pas aux examens. Djamel ne savait plus quoi penser. Il décida de se rendre chez elle. -Mais où vas-tu comme ça ? Fayçal l'avait attrapé par la manche de sa chemise lorsqu'il passa près de lui. -Je ne vais pas loin. -Tu veux aller chez elle, c'est ça ? Djamel se figea, surpris. Il détourna le regard, se demandant si son père ne les avait pas entendus. -Je sors, j'ai besoin de respirer après ces examens. J'ai l'impression d'étouffer, ment-il. Tu as besoin de quelque chose ? Il y a quelque chose que je peux faire pour toi ? -Non, mais je dois te parler. -Nous ne pouvons pas le faire plus tard ?, demanda Djamel. -Non, je dois te parler d'elle. Fayçal actionna le bouton de son fauteuil et le précéda au salon, Djamel le suivit, inquiet. -Inutile de te rendre chez elle, sa famille ne vit plus là-bas, lui apprit-il. Personne ne sait où ils habitent maintenant. Un groupe terroriste leur a rendu visite et ça s'est pas mal passé. Je m'excuse de te l'annoncer comme ça mais... -Mais quoi ? Ils ne leur ont rien fait, j'espère ? -Non mais c'est tout comme, répondit Fayçal, le visage fermé. Djamel mon fils... Ils ne les ont pas touchés, mais leur fille a été enlevée. Je sais que tu la connaissais et que tu as même cherché à la voir. Ton oncle m'avait tout raconté. Djamel... -Non ! Non... Comment ça se fait que personne ne m'en ait parlé ? Je sentais bien qu'il se passait quelque chose. Cela fait plusieurs semaines. Djamila, murmura-t-il en s'affalant dans le fauteuil. Djamilaaa ! Meriem accourut à son cri. Elle le prit dans ses bras, sans oser le regarder dans les yeux. Le jeune homme, malgré la honte, s'accrochait à son bras et pleurait son amie. -Tu le savais, hein ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? -Je ne pouvais pas mon fils... Pardon... Fayçal s'était approché d'eux. Il était vraiment peiné pour son fils. C'était la première fois qu'il était amoureux. -Il n'y a pas eu de nouvelles ? Peut-être qu'elle s'est échappée ? Peut-être qu'elle est avec sa famille ? -Nous le souhaitons de tout cœur. Sois fort mon grand, dit Meriem, pleurant avec lui. Incha Allah que tu auras bientôt des nouvelles d'elle. Djamel se dégagea de son étreinte et sortit dehors. Lui qui n'avait pas l'habitude de fréquenter les cafés s'y rendit sur le champ. Il demanda au serveur de lui apporter un jus d'orange. Ce dernier le lui apporta. Djamel le remercia avant de l'inviter à lui tenir compagnie. Le serveur ne devait pas avoir son âge. Il le regarda avec méfiance. Djamel dut se présenter, sa famille était connue dans la région. Le serveur prit des nouvelles de son père et lui souhaita de vite se remettre sur pied. -Frère, tu dois être au courant de toutes les rumeurs. J'ai besoin de savoir... les filles qui ont été enlevées, il y a quelques semaines, kech kh'bar ? Des nouvelles ? -Non, non, mon frère, s'ils les avaient assassinées, on aurait retrouvé les cadavres. Ils n'enterrent jamais les victimes. J'espère qu'elles pourront s'enfuir... Courage mon frère. Mais dis-moi, elles sont qui pour toi ? -Des proches... -Sois patient, l'armée fait des ratissages. Ils finiront par les libérer. Si j'apprends quoi que ce soit, je te le dirais quand tu reviendras, promit le serveur. Ne t'inquiète pas. Allah veille sur elles. -Ce serait trop beau, j'espère qu'elles sont encore en vie, émit Djamel en se levant, laissant un billet sur la table. Si tu apprends quoi que ce soit, tu sais où me trouver.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] VOS REACTIONS ET VOS TEMOIGNAGES SONT LES BIENVENUS