Pour la cinquième fois consécutive, la marche des étudiants, soutenue par des citoyens, a été empêchée, hier, mardi, à Tizi Ouzou. La marche qui devait s'ébranler à 11h, depuis l'entrée principale de l'université, a été stoppée par un important dispositif anti-émeute qui a carrément bloqué tout passage aux manifestants qui criaient à tue-tête : "Dawla madania machia 3askaria" (Etat civil et non militaire), "Ulac l'vote ulac" (pas de vote) et "Djazayer hourra" (Algérie libre). Suite à ce blocage, les centaines de manifestants, qui ont pris part à cette marche, ont décidé de contourner l'important dispositif policier en empruntant en sens inverse l'itinéraire habituel, à savoir celui menant de l'entrée principale de l'université vers Anar Amellal, en passant par le boulevard des Frères Belhadj, dans l'espoir d'atteindre la place de La Bougie, à l'autre bout de la ville, avant d'être, une fois encore, stoppés par des policiers munis de boucliers et de matraques. Là encore, la énième tentative des manifestants de contourner le dispositif policier, en passant par le quartier dit Les Corbeaux et par le pont Sud-Ouest, a donné lieu à un moment de tension entre policiers et manifestants, avant que le calme ne revienne quelques minutes après. "Le combat que nous avons commencé n'est pas terminé car nous n'avons pas encore atteint les objectifs de la révolution du sourire, qui consiste à construire un Etat de droit basé sur le principe de la séparation des pouvoirs", a souligné un étudiant pour qui, l'université Mouloud-Mammeri, comme toutes les universités du pays, doit jouer un rôle cardinal dans la lutte du peuple pour un véritable changement démocratique et pacifique du système. "L'université a été le berceau des luttes et de la résistance", a-t-il estimé. "Comme tous les mardis, les forces de l'ordre sont là pour empêcher la marche des étudiants. Pour contrecarrer ce dispositif, nous avons décidé d'un autre itinéraire. En vain. Nous sommes, encore une fois, empêchés de marcher", a regretté un autre étudiant. Pour notre interlocuteur, les étudiants ont tout fait pour éviter l'affrontement avec les forces de l'ordre. "Nous avons choisi un autre parcours, en marchant dans l'autre sens, pour éviter toute confrontation avec les forces de l'ordre. Nous sommes des étudiants et nous luttons dans un cadre pacifique.La répression vient plutôt du système qui continue avec les mêmes pratiques", a poursuivi notre interlocuteur. À souligner que selon des témoignages d'étudiants, plusieurs manifestants ont été arrêtés avant le début de la marche, à l'entrée de l'université.