Ce vestige a été sérieusement endommagé par les séismes, dont le plus dévastateur fut celui de 2003. À l'image d'autres sites patrimoniaux, il rappelle toute la fragilité de ce bâti qui se dégrade d'année en année. En l'absence de travaux de restauration adéquats, le monument funéraire berbère du village de Taksebt, dans la commune d'Iflissen (Tizi Ouzou), est menacé de disparition. Une partie de ce monument amazigh de forme octogonale était dotée d'une colonne à chaque angle, dont aujourd'hui seules deux subsistent. La cause ? Ce vestige a été sérieusement endommagé par les séismes, dont le plus dévastateur fut celui de 2003, qui rappelle toute la fragilité de ce patrimoine qui se dégrade d'année en année et menace de s'effondrer. Considéré comme le principal monument historique dans ce village, il risque de tomber en ruine faute d'une prise en charge sérieuse et adaptée à ce genre de patrimoine, qui devra être protégé conformément à la loi, notamment l'article 2 de la loi 98-04 portant protection du patrimoine et qui stipule que "sont considérés comme patrimoine culturel de la nation tous les biens culturels immobiliers (...) et mobiliers (...) légués par les différentes civilisations qui se sont succédé, de la préhistoire à nos jours". Erigé au IIe siècle avant notre ère, le mausolée de Taksebt, appelé communément Somaâ, occupe le sommet d'une colline qui domine la mer au nord et la ville de Tigzirt à l'est. L'édifice est construit de grandes pierres de taille bien appareillées, délimitant un socle octogonal. Les habitants de la région ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur l'état de dégradation avancé dans lequel se trouvent les vestiges archéologiques de Taksebt, appelé anciennement Russipissir, en raison de sa situation sur le sommet de Cap Tadlès, un village qui renferme dans ses dédales des pages de l'Histoire de l'Algérie, de la plus ancienne à la contemporaine, en passant par le néogothique, la Berbérie ancienne et les présences phénicienne et romaine. Selon les experts, l'examen des pierres ayant servi à la construction de ce monument renseigne que ce travail n'a pu être réalisé que dans des ateliers qui devaient être nombreux dans la cité. Ce travail colossal de taille et de décoration des pierres, leur acheminement au lieu où devaient être érigé le monument funéraire et leur placement les unes sur les autres pour constituer les huit colonnes sont aussi une preuve incontestable que les anciens habitants de la cité disposaient d'un savoir-faire et d'une technicité qui leur ont permis de réaliser un tel exploit. Classé parmi les sites et monuments historiques en date du 23 avril 1902, conformément à l'article 62 de l'ordonnance n° 67-281 du 20 décembre 1967, les pouvoirs publics sont interpellés pour mettre en œuvre un arsenal de protection juridique et physique de ce mausolée, qui risque d'emporter avec lui une histoire millénaire.